Vous allez croire que je prêche pour ma paroisse. Vous avez entièrement raison. Je prêche pour ma paroisse: la culture.

La vie pour moi est politique, sociale, économique, accessoirement sportive et intensément culturelle.

La culture, c'est mon pain quotidien, mon passe-temps, mon métier, ce qui me mobilise, m'interroge, m'interpelle, ce que j'aime passionnément et que je honnis aussi parfois. Et quand je regarde Marcel Côté, le nouveau candidat à la mairie de Montréal, ce que je vois, c'est un homme de culture, un vrai. Un homme de culture au sens large, avec les référents, la profondeur et l'intelligence que cela suppose. Un homme qui aime la culture et qui s'y engage activement pour aider et trouver des solutions. Pas seulement pour parader les soirs de tapis rouge pour tweeter qu'il y était.

Confession: je connais Marcel Côté depuis longtemps. Tellement longtemps que je ne me souviens plus où on s'est rencontrés. En fait, je le sais très bien. C'était sur les bords du lac Memphrémagog, dans la maison du Déclin de l'empire américain, la maison où le film a été tourné, s'entend, ce qui en soi met déjà la table. À l'époque, fin des années 80, les questions de ville et culture étaient déjà dans l'air et Marcel Côté, indécrottable urbain et esprit vif et curieux, les humait avec intérêt.

Je n'ai cessé de revoir Marcel Côté par la suite. Je l'ai, à l'occasion, consulté sur des questions de politiques culturelles. Mais surtout, je l'ai croisé mille fois en ville à l'OSM, au Musée des beaux-arts de Montréal, aux soirées du Musée d'art contemporain, à Montréal en lumière, aux FrancoFolies, à la Grande Bibliothèque, au Centre Phi, à la SAT, chez Marie Chouinard qui, en passant, lui doit une fière chandelle. C'est en effet beaucoup grâce à l'implication de Marcel Côté si, après 15 ans d'existence précaire, la compagnie Marie Chouinard a enfin pu prendre ses aises. C'est sous sa direction à titre de président du C.A. que la compagnie a pu quitter ses locaux mal chauffés et miteux du boulevard Saint-Laurent pour emménager dans son propre espace, vaste et lumineux au pied de la montagne. C'est grâce à lui aussi si les conditions de travail des danseurs de la compagnie se sont grandement améliorées.

J'ai souvent proposé de faire un portrait de celui que je voyais devenir l'éminence grise de la scène culturelle. On me répondait à tout coup qu'il n'était pas assez connu du grand public. C'est vrai. Pourtant, dans le milieu de la culture, tout le monde connaît Marcel et personne ne doute de la sincérité de son engagement. Les acteurs de premier plan du monde culturel qui l'entouraient cette semaine lors du lancement de sa candidature en sont la preuve.

Cette année, c'est Marcel Côté qui a remporté le prix Arts-Affaires remis par la Chambre de commerce et le Conseil des arts de Montréal. La seule surprise dans cet honneur, c'est qu'on ait attendu aussi longtemps avant de le lui décerner.

Le premier maire québécois à comprendre l'importance de la culture dans l'épanouissement d'une ville fut sans contredit Jean-Paul L'Allier, à Québec.

L'ex-maire Gérald Tremblay n'était pas un maire culturel. Mais lorsqu'il a compris que la culture pouvait lui être politiquement rentable, il est monté dans son train en marche avec enthousiasme et les gestes qu'il a faits pour la culture ont été des succès.

Marcel Côté pourrait faire mieux encore. Avec sa culture, sa connaissance fine des mécanismes des gouvernements aussi bien à Québec qu'à Ottawa, qui n'ont cessé de le consulter, et avec sa vision pour la ville, je le vois très bien devenir une sorte de Jean-Paul L'Allier 2, version montréalaise.

Je sais que Marcel Côté est moins connu et moins populaire dans les sondages que Denis Coderre. Je sais que bien des gens voient dans Denis Coderre un nouveau Labeaume pour Montréal. Mais ceux-là ne devraient jamais oublier que pour que Labeaume triomphe, il fallait un L'Allier pour ouvrir la voie et préparer le terrain.

Bref, avant de se doter d'un nouveau Labeaume, les Montréalais devraient peut-être songer à parier sur un L'Allier.

On en parle trop

Du smog, de la chaleur, des orages, des pannes de métro. Si jamais tout se met à aller bien à Montréal et qu'il fait beau et juste assez chaud, on n'aura plus rien à se dire. Affolant! Trouvons vite quelque chose au cas où...

On n'en parle pas assez

De l'offre abondante, foisonnante, exponentielle et démentielle de spectacles et de concerts sur le territoire montréalais en ce moment. Des fois, on a l'impression qu'il y a plus de spectacles que de spectateurs. Est-ce que la saturation nous guette? Faudrait y voir.