De par leur rareté et leur singularité, les oeuvres de l'écrivain Stéphane Bourguignon à la télévision suscitent une forte dose de fébrilité chez ses admirateurs (j'en suis).

Il y a eu la très belle série La vie la vie au début des années 2000. Il y a eu la drôlement intelligente Tout sur moi qui s'est éteinte en 2011. Et il y aura bientôt Fatale Station, un thriller qui a obtenu son feu vert de production chez Radio-Canada, me chuchotent des espions branchés dans la grande tour.

Fatale Station, la première incursion de Stéphane Bourguignon dans l'univers du suspense, racontera la fuite d'une jeune femme qui se réfugie au bout d'un chemin de terre, dans un village reculé du Québec. De qui, de quoi se sauve notre héroïne? Pourquoi se cache-t-elle dans ce bled perdu?

Voilà à quoi ressemble cet intrigant univers imaginé par l'auteur des romans Un peu de fatigue et Sonde ton coeur, Laurie Rivers.

«Stéphane Bourguignon se renouvelle à chaque opus», souligne André Béraud, directeur des dramatiques de Radio-Canada.

Le réalisateur de Fatale Station a déjà été choisi: il s'agit de Rafaël Ouellet, qui a bossé sur Nouvelle adresse de Richard Blaimert et qui a signé les films Camion ainsi que Gurov et Anna. Louise Lantagne, ancienne grande patronne à la SRC, produira Fatale Station pour Attraction Images.

Boucher et Desrosiers refont équipe

Autre projet hyper prometteur qui mijote à Radio-Canada: la télésérie Feux de Serge Boucher, créateur des excellentes émissions Aveux en 2009 et Apparences en 2012.

Pour Feux, dont l'intrigue demeure aussi secrète que le passé de l'infirmière d'Unité 9, Serge Boucher retrouvera le réalisateur Claude Desrosiers, avec qui il avait fabriqué Aveux. Pour vous démêler, Apparences racontait les destins des jumelles Nathalie et Manon Bérubé (Geneviève Brouillette et Myriam LeBlanc), tandis qu'Aveux tournait autour de Simon/Carl Laplante (Maxime Denommée), qui renouait avec sa famille après un silence volontaire de 15 ans. Deux séries marquantes du petit écran québécois.

Dans Feux, le personnage principal aurait été victime d'un gros incendie dans sa jeunesse. Des années plus tard, il recroisera, par hasard, la gardienne qui s'occupait de lui au moment du sinistre. Et il allumera: cet incendie n'avait rien d'accidentel.

C'est André Dupuy qui produira Feux avec sa boîte Amalga. Ce même producteur brasse, en parallèle, de grosses affaires avec TVA, ai-je aussi appris.

En compagnie de l'auteure Michelle Allen (Pour Sarah, Vertige, Destinées), André Dupuy a hérité du contrat de fabrication de la nouvelle série qui succédera à Yamaska dans la grille automnale de TVA.

TVA aurait volontiers poursuivi l'aventure Yamaska, mais ses deux auteurs, Anne Boyer et Michel d'Astous, ont décidé de tirer un trait sur les familles Brabant, Harrison et Carpentier. Leur populaire téléroman du lundi soir disparaîtra ce printemps.

Une partie de l'intrigue tissée par Michelle Allen se déroulera dans un Centre jeunesse, en Gaspésie, me dit-on. Michelle Allen et André Dupuy ont façonné ensemble Destinées durant sept ans à TVA.

TVA n'a pas révélé plus de détails au sujet du remplaçant de Yamaska. Comme Michelle Allen s'attaque à l'écriture de 24 épisodes d'une heure de sa nouvelle production, c'est évident qu'il n'y aura pas de suite à Pour Sarah. Dans les 12 prochains mois, du moins.

Gros lundi, grosses cotes

Énormément de grésillement aux audimètres lundi soir. À 20 h, Yamaska (1 245 000) de TVA reste loin devant L'auberge du chien noir (738 000) à Radio-Canada. Les recettes pompettes de V tirent bien leur épingle du jeu avec 602 000 fidèles. En plus de Yamaska, TVA a décroché trois autres émissions millionnaires: Piment fort (1 018 000), Le tricheur (1 047 000) et La voix (1 036 000).

À 21 h, Les jeunes loups (602 000) subit la domination nette des Pays d'en haut (1 175 000). Parlant des Jeunes loups, Réjean Tremblay a vraiment tué la une lundi. Attention, alerte au divulgâcheur ici: personnage le plus équilibré et le plus sympathique du Matin, la vibrante Paula Champagne (France Castel) est morte d'une crise cardiaque en pleine salle de rédaction. Qui calmera les ardeurs des journalistes fougueux maintenant que Paula-la-sage n'y est plus? Vous pouvez dorénavant ranger vos gags de «pense internet, Paula». Paula ne pense plus à rien du tout. On dirait que je m'ennuie déjà d'elle.