Il faudra attendre plusieurs mois, peut-être même quelques saisons, avant d'établir les répercussions précises du travail d'Alain Vigneault à titre de nouvel entraineur-chef des Rangers de New York. Son embauche officialisée dans le faste du Radio City Music Hall au coeur de Manhattan, vendredi, a toutefois eu des répercussions immédiates autour de la LNH.

Lindy Ruff, que plusieurs observateurs voyaient aboutir au Madison Square Garden, a finalement obtenu le poste d'entraîneur-chef des Stars de Dallas. Un poste que Vigneault a poliment repoussé d'un revers de main il y a deux semaines afin de concentrer ses négociations avec la direction des Blue Shirt.

Ruff se retrouve donc à la barre de l'équipe qui l'a privé - et les Sabres de Buffalo également - d'une Coupe Stanley en 1999. Personne n'a oublié le but décisif marqué en prolongation par Brett Hull alors qu'un de ses patins se trouvait dans la zone réservée au gardien. Le «No Goal!» lancé à l'époque avec coeur par Ruff pour discréditer ce but illégal et la victoire des Stars est d'ailleurs passé à l'histoire.

Belle ironie!

Avec Lindy Ruff, Dallas met la main sur un gars d'expérience qui saura être patient dans le travail de reconstruction qui attend cette équipe.

En 15 ans à Buffalo, Ruff est souvent reparti à zéro derrière le banc d'un club qui a plusieurs fois perdu des joueurs arrivés à maturité au profit d'équipes mieux nanties qui ont su les attirer par le biais du marché des joueurs autonomes.

Malgré ces exodes réguliers, il a toujours su maintenir une fiche gagnante comme le confirme son dossier de 571 victoires, 432 revers, 84 défaites en prolongation et 78 verdicts nuls à Buffalo.

Tippett reste à Phoenix

Lui aussi pressenti par les Stars de Dallas, Dave Tippett restera finalement dans le désert de l'Arizona.

Pour combien de temps? Ça, on ne le sait pas.

Ce qu'on sait toutefois, c'est que Tippett sera à la barre des Coyotes pour les cinq prochaines années. À moins qu'il ne soit congédié d'ici la fin de son contrat. Ou que les Coyotes ne lèvent les feutres au cours de son mandat et se retrouvent à Québec, Seattle, Kansas City ou Las Vegas tant qu'à y être.

Tippett voulait demeurer à Phoenix. Don Maloney, le DG des Coyotes, tenait à le garder avec son équipe. La seule chose qui minait la signature d'un nouveau contrat était l'incertitude entourant l'avenir des Coyotes.

Est-ce que les embauches à long terme de Maloney d'abord et de Tippett vendredi doivent être interprétées comme des indications que l'avenir du hockey à Glendale est moins précaire que plusieurs le croient?

Non!

Cela dit, Maloney et Tippett ont peut-être été mis au courant de détails importants qui sont confidentiels pour le moment.

Plus encore, il y a peut-être des clauses écrites en grosses lettres noires dans leurs contrats qui les assure de généreuses primes de séparation dans l'éventualité d'une faillite ou d'un déménagement du club qui partirait sans eux.

On verra.

Ce qui est clair, c'est qu'avec Dave Tippett, les Coyotes peuvent compter sur un excellent entraîneur qui, après être venu en relève à Wayne Gretzky, a mené les Coyotes en séries et à la victoire 156 fois en 294 parties. Considérant l'équipe qu'il dirige et le contexte dans lequel il travaille, c'est énorme.

Tortorella devant Martin

Avec les emplois comblés à New York, Dallas et maintenant Phoenix, le poste d'entraîneur-chef des Canucks demeure, d'ici la prochaine vague de congédiements autour de la LNH, le seul encore disponible.

Mais l'est-il vraiment? Selon des informations circulant autour de la LNH, Mike Gillis aurait offert le poste à John Tortorella, entraîneur déchu des Rangers.

Il faut croire que les Canucks croient que les méthodes fortes de «Torts» sauront attiser les performances des jumeaux Sedin.

Si la nouvelle s'avère, la prochaine saison devrait permettre de prouver le contraire. Les Sedin ont une grande part des insuccès des Canucks en séries à assumer. C'est indéniable. Mais je suis loin de croire que les méthodes fortes d'un coach plus fort en gueule qu'en stratégie sauront les relancer.

Jacques Martin, après avoir refusé une offre de diriger dans la KHL - son copain Mike Keenan a accepté le poste avec le Metallurg de Magnitogorsk - a rencontré Mike Gillis il y a deux semaines.

Entraîneur respecté dans la LNH avec ses 600 victoires en 1262 rencontres, Martin aurait certainement pu contribuer à relancer les Canucks.

Personnellement, c'est à Edmonton que je l'aurais vu revenir. Excellent professeur, Martin aurait pu aider les jeunes et talentueux Oilers à comprendre et adopter les aspects défensifs impératifs aux succès d'une équipe dans la LNH.

Craig MacTavish a misé sur une recrue avec Dallas Eakins. Un entraîneur à qui «Mac-T» pourra plus facilement dicter ses points de vue qu'il aurait été en mesure de le faire avec un coach comptant près de 1300 matchs d'expérience dans la Grande Ligue.

Bien qu'il souhaite toujours revenir dans la LNH à titre d'entraîneur-chef, Jacques Martin ne perd pas le sommeil en attendant une offre solide. Surtout que pour l'instant, il met la touche finale au calendrier des quatre sessions de son école de hockey (jacquesmartinhockey.com) qui se succéderont entre le 14 juillet et le 9 août à Rigaud et à Hawkesbury. Une école ouverte aux garçons et filles à qui l'ancien entraîneur du Canadien offre la possibilité d'un séjour en résidence - au Collège Bourget de Rigaud - ou sous forme de camp de jour.

Qu'ont en commun Vigneault, Ruff, Tippett, Tortorella et Martin? De l'expérience. Beaucoup d'expérience.

Les embauches des trois premiers, celle imminente de Tortorella et les considérations accordées à la candidature de Jacques Martin tendent à démontrer un retour de personnes expérimentées derrière les bancs de la LNH.

Car, dans tout ce jeu de chaises musicales, et exception faite de Dallas Eakins, à Edmonton, les Guy Boucher, Glen Gulutzan et autres Cory Clouston, malgré des qualités indéniables, demeurent en quête de travail... dans la LNH.