On connaît Chris Pine pour son incarnation de James T. Kirk, le flamboyant capitaine du USS Enterprise dans les nouveaux Star Trek. Meneur d'hommes et homme à femmes, sûr de lui, d'une audace frôlant l'arrogance, rebelle (combien de fois a-t-il contourné la sacro-sainte «Prime Directive»?!) et intelligent.

Intéressant, donc, de voir l'acteur de 35 ans se glisser, dans The Finest Hours de Craig Gillespie (Million Dollar Arm), dans la peau d'un tout autre genre de capitaine: Bernie Webber, garde-côte qui, dans la nuit du 18 février 1952, prend la mer avec ses trois hommes à bord d'une minuscule embarcation afin de se porter au secours de l'équipage du pétrolier SS Pendelton qu'une tempête monstrueuse sévissant au large des côtes du Massachusetts (on parle de vagues de plus de 22 m de hauteur) a coupé en deux.

C'est un fait vécu. Et Bernie Webber, décédé en 2009 à l'âge de 81 ans, n'a, à première vue, que peu en commun avec James T. Kirk: si, comme le capitaine fictif, il est courageux et sait élaborer des stratégies lorsque tout semble perdu, il est également introverti, doux. Et timide avec les femmes.

Intéressant, donc, de voir Chris Pine «jouer petit» pour incarner ce héros ordinaire. «J'ai été intéressé par le scénario qui, par l'aspect tension, me rappelait Unstoppable, que j'ai tourné en 2010. Et j'ai aussi été captivé par cette histoire et par l'absence de cynisme avec laquelle elle est racontée, et charmé par ce récit pas compliqué, cette romance simple et... élégante», racontait Chris Pine lors de rencontres de presse tenues à Los Angeles.

Autre atout du scénario pour lui: avoir la chance de se téléporter («Beam me up, Scotty!») dans les années 50.

«J'adore cette période. J'aime le style de vêtements. J'aime la musique. J'aime les automobiles du temps. J'aime l'allure qu'avaient les femmes.»

Celle qui est face à lui dans The Finest Hours: Holliday Grainger (Cinderella) en Miriam, la demoiselle pleine d'aplomb qui demandera le jeune homme en mariage.

«J'ai beaucoup étudié Katharine Hepburn en guise de préparation: son calme, sa maîtrise de soi, sa façon d'être, très distinguée, son ton de voix», indique l'actrice britannique qui a bien sûr aussi eu à travailler très fort avec un coach d'accent.

Des hommes tranquilles

Aussi de la distribution du long métrage: Ben Foster (Lone Survivor) interprète Richard Levesey, marin d'expérience qui seconde Bernie sur le CG 36500, embarcation de bois d'à peine plus de 10 m faite pour passer à travers les vagues et non par-dessus, et Casey Affleck (Gone Baby Gone) joue Ray Sybert, ingénieur à bord du SS Pendelton (pétrolier d'une hauteur de trois étages et de plus de 150 m de longueur) qui se retrouve soudain responsable du bâtiment et de l'équipage.

«J'aime cette façon qu'il a de finalement accepter son rôle de leader, mais à sa manière. Il donne des ordres sans aboyer, de façon tranquille et intelligente. C'est bon de voir ça dans cette période de campagne électorale où il y a beaucoup de bruit, d'esbroufe et de spectacle», fait l'acteur, toujours pince-sans-rire et très allumé sur les questions politiques et d'actualité et qui, volubile en entrevue, préfère de loin, devant la caméra, le «peu de mots».

«Je prends Morgan Freeman comme exemple. Il regarde une scène et il dit: "Ça, je peux le faire avec un regard. Ça, avec un clin d'oeil. Ça, ç'a déjà été dit." Finalement, toute la scène se résume à deux répliques... et c'est meilleur ainsi», conclut celui qui, dans ce long métrage fait de bruit et de fureur (des éléments), laisse de la place à un «personnage tranquille et introverti, un de ces hommes souvent sous-estimés qui se révèlent au fil de l'épreuve».

En cela, son Ray Sybert possède cette forme de «courage démodé» qu'affiche aussi le Bernie Webber de Chris Pine. «Ce sont des héros sans Batcave», résume ce dernier avec humour. Et des héros auxquels aucun des acteurs ne veut se comparer.

«Nous sommes des conteurs, des spécialistes du "faire semblant". Les véritables héros, ce sont les gars qui font vraiment ce job, pas nous.»

Ils l'admettent quand même: le tournage a été exigeant. Des jours et des jours dans l'eau (trop) froide, dans des bassins entourés d'écrans bleus qui deviendraient par la suite océan et vagues, à bord d'embarcations montées sur cardans afin de simuler les secousses et les déplacements désordonnés des bateaux.

«Chaque scène commençait par: "Actionnez les cardans! Envoyez le vent! La pluie, maintenant!" Après, c'était les sirènes et les cornes de brume. Je les entendais encore pendant la nuit», rigole Casey Affleck. Mais tous assurent qu'ils ne se plaignaient pas (trop). Même si les tournages «nautiques» sont réputés parmi les pires. «J'en ai parlé avec Peter Berg (Battleship), note le réalisateur Craig Gillespie. Il m'a offert ses condoléances.» Rires (jaunes?).

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The Finest Hours (Les heures de gloireprendra l'affiche le 29 janvier. Les frais de voyage ont été payés par Walt Disney Pictures Studios.

Photo fournie par Disney

Dans The Finest Hours, Chris Pine devient Bernie Webber, un garde-côte qui, dans la nuit du 18 février 1952, prend la mer avec ses trois hommes à bord d’une minuscule embarcation pour secourir l'équipage d'un pétrolier menacé par une tempête.