Ils jouent la comédie partout dans la province tout en savourant les plaisirs de l'été. Chaque mardi, La Presse propose un questionnaire estival avec un acteur du théâtre d'été. Voici le dernier d'une série de neuf.

Membre fondateur de la troupe La Banquette arrière, Simon Rousseau a surtout fait du théâtre de création et de l'improvisation avant de devenir comédien maison de l'émission (et du spectacle) Dieu Merci!. Il fera partie de la distribution de Série noire, la nouvelle télésérie des créateurs des Invincibles, François Létourneau et Jean-François Rivard, à Radio-Canada, dès l'automne prochain.

Q: Un long métrage ou une télésérie que vous recommandez?

R: Je suis abonné à Netflix. Contrairement à la fiction, je trouve que Netflix propose un bon choix de documentaires. J'ai vu récemment The Fog of War d'Erroll Morris, sur l'ancien secrétaire d'État à la Défense sous Nixon, Robert McNamara. Ce film expose le côté politique de la guerre, les décisions des élus et non celles des officiers militaires par rapport à la guerre. J'ai adoré aussi Inside Job de Charles Ferguson, un documentaire sur les causes de la crise financière mondiale de 2008. Ce film a récolté l'Oscar du meilleur documentaire en 2011.

Q: La guerre, la politique américaine, la crise économique... Très léger comme films d'été!

R: Je suis aussi allé voir Pacific Rim avec des gros robots qui se battent contre des Godzillas (rires). Je regarde plusieurs films sur le football américain - un sport que j'ai pratiqué, jadis, avec les glorieux Barons de Saint-Bruno! Après le théâtre, le football est l'une de mes grandes passions. Et je suis un amateur de films d'horreur.

Q: Avez-vous des lectures d'été?

R: En tout temps je lis des bandes dessinées. J'aime bien les albums de l'auteur américain Terry Moore: Echo; Strangers in Paradise; Rachel Rising... Echo est une fable sur le pouvoir nucléaire. Et dans le genre horreur et zombies, j'ai un penchant pour The Walking Dead de Robert Kirkland. L'auteur cosigne également l'adaptation de la bédé pour la télévision (AMC). Mais je suis fâché contre la télésérie. On a aplani l'histoire et enlevé ses enjeux moraux.

Q: Un souvenir d'été inoubliable?

R: À 18 ans, j'ai travaillé comme moniteur de colonie de vacances dans les Vosges, en France. Il y avait un chef qui cuisinait des plats impeccables (j'ai rarement aussi bien mangé!). On allait dans les vignobles acheter, pour quelques francs, d'excellents vins alsaciens. La belle vie!

Q: Votre drink estival?

R: J'adore les Pisco Sour, un cocktail très populaire en Amérique du Sud. Tu mélanges le Pisco avec du jus de lime fraîchement pressée, un peu de sucre pour couper l'amertume, un blanc d'oeuf, des glaçons. Et tu brasses dans un shaker. C'est super frais et onctueux.

Q: Parmi les albums sur la playlist de votre iPod, vous écoutez souvent?

R: The Golden Age du chanteur français Woodkid (Yoann Lemoine), qui vit à Brooklyn. Je l'ai vu en concert au Métropolis, au dernier Festival de jazz, et c'est l'un des meilleurs shows de ma vie! J'écoute aussi l'album Trouble Will Find Me du groupe The National. Pour la musique ainsi que pour les textes de Matt Berninger, superbement écrits, et ses thèmes assez profonds pour du rock. C'est parfait si tu es un peu triste et que tu veux plonger au fond de ta peine...

Q: Une chanson pour écouter dans la voiture lors d'un prochain road trip?

R: Giorgio by Moroder, un hommage de Daft Punk au producteur, arrangeur et compositeur de musique disco et électro-synthétique, archi populaire dans les années 70 et 80. Moroder a travaillé avec Donna Summer et il a signé la musique de film comme Flashdance, Scarface, Midnight Express...

Q: Festivals d'été en ville ou camping sauvage?

R: Festivals! Je suis un «mosquito magnet». Dans le bois, j'attire toutes les bibittes et les maringouins...

Q: Vous avez fait beaucoup de théâtre d'été depuis que vous êtes acteur?

R: Non, je n'en ai pratiquement pas fait avant le premier spectacle Dieu Merci! l'été dernier. Tout de suite en finissant le Conservatoire de théâtre, en 2001, j'ai participé à la création d'une troupe avec 10 acteurs de ma classe (dont Sophie Cadieux, Sébastien Dodge, Éric Paulhus). Depuis, je joue régulièrement avec le Théâtre de la Banquette arrière.

Q: Pourquoi ce nom, La Banquette arrière?

R: C'est le résultat d'un brainstorming avec les autres membres de la troupe. J'ai proposé de l'appeler: le Club de théâtre le Canadien de Montréal... Mais ça n'a pas passé au vote (rires)!

Q: Comment avez-vous été appelé à collaborer à l'émission d'Éric Salvail, Dieu Merci!?

R: J'ai contacté la production pour passer des auditions. C'est rare que je prends ce genre d'initiative... Or, j'ai fait beaucoup d'improvisation avec la LIM, puis avec la LNI. Quand j'ai entendu parler de la version québécoise du show de télé australien (que je connaissais déjà), j'ai sauté sur l'occasion.

Ce que j'aime avec le concept de Dieu Merci!, c'est de pouvoir jouer avec des acteurs qui n'ont pas de texte. Les gens croient qu'on veut déstabiliser nos invités alors que c'est l'inverse: on est là pour les aider à faire un bon numéro. On leur tend des perches pour qu'ils punchent et non pour leur tirer le tapis sous les pieds.

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Dieu Merci! Le spectacle. Jusqu'au 31 août, au Théâtre du Chenal-du-Moine à Sainte-Anne-de-Sorel.