C'est un spectacle à son image, sympathique et sans prétention, que nous a offert Karim Ouellet hier soir avec l'Orchestre symphonique de Laval, sous la direction d'Alain Trudel. Avec des chansons en habits symphoniques, des surprises et plein de sourires.

Première surprise: Safia Nolin, arrivant sur scène pour quatre chansons avec un guitariste. Égale à elle-même, c'est-à-dire très en voix et s'adressant au public comme si elle parlait à ses amis dans son salon. Cela fait partie du personnage.

La partie symphonique commence par les premières mesures de l'ouverture de La flûte enchantée de Mozart. On enchaîne avec la chanson Marie-Jo, et la transition se fait en douceur. Une tête de renard sur laquelle sont projetées des images décore le fond de la scène, référence à son dernier album.

En plus de l'orchestre, le chanteur est accompagné de ses propres musiciens. Comme c'est le cas dans la vaste majorité des concerts symphoniques avec batterie, on n'entend pas toujours très bien l'orchestre, ce qui est bien dommage, car les orchestrations de Nicolas Gilbert et de Simon Bertrand, deux compositeurs d'ici, sont excellentes. On le constate lorsque l'orchestre joue seul. 

Cela n'empêche pas les fans de Ouellet d'être heureux, de toute évidence, car c'est avant tout pour lui qu'ils sont venus, l'orchestre représentant ici avant tout un enrobage de textures et de couleurs qui reste au second plan. À la défense de la formation lavalloise et de la pop symphonique en général, il faut souligner que la salle André-Mathieu est extrêmement ingrate pour la musique symphonique, même lors des concerts de la saison de l'Orchestre.

Nous aurons droit à quelques chansons du prochain album de Ouellet, Trente, dont La mer à boire, et une charmante comptine qu'il interprète seul à la guitare, intitulée Il était une fois. Si les textes de Trente sont à la hauteur de cette comptine, cela pourrait bien donner un album assez poétique.

Deuxième surprise, vers le tiers du spectacle: nous aurons droit à de la musique classique, avec l'ouverture des Noces de Figaro, de Mozart, un très bon choix dans les circonstances, puisque l'oeuvre est éclatante, courte et joyeuse. D'ailleurs, la foule applaudit et crie autant que pour les chansons de Karim à la fin de cet intermède agréable.

Des transitions répétitives

Karim Ouellet chante bien et c'est un auteur-compositeur de talent. Notre seule critique à son égard serait de lui recommander de soigner ses textes de transition entre ses chansons, car il répète pratiquement la même chose chaque fois.

L'heure de tombée ne nous ayant pas permis de rester jusqu'à la fin, c'est à contrecoeur que nous avons raté la dernière chanson, Karim et le loup, sortie en simple en décembre. En effet, en apercevant des enfants vêtus de chemises blanches identiques, nous avons deviné - et on nous l'a confirmé - que la dernière surprise de la soirée serait l'apparition des Petits Chanteurs de Laval, histoire de finir en beauté.

Le même concert sera présenté avec l'Orchestre symphonique de Québec sous la direction d'Alain Trudel le 9 février, 20 h, au Grand Théâtre de Québec.