L'année dernière, il y a eu Les luminaires d'Eleanor Catton avec ses 994 pages. Celle d'avant, Le chardonneret de Donna Tartt et ses 794 pages. Et voici que 2016 s'ouvre (littérairement) avec les 960 pages de City on Fire de Garth Risk Hallberg.

Divisé en 7 livres, City on Fire se déroule à New York, principalement du 31 décembre 1976 au black-out du 13 juillet 1977. Des retours en arrière remontant jusqu'en 1959 permettent, ici et là, d'éclairer le passé des personnages.

Eux sont une bonne douzaine à vivre dans le luxe ou à tirer le diable par la queue dans une Grosse Pomme en quasi-faillite, violente, décrépie. Mythique.

On y suit un aspirant écrivain noir et gai, et son amoureux, qui a quitté le (riche) cocon familial, a fondé un groupe punk et, accro aux drogues, s'adonne aujourd'hui à la peinture; les Hamilton-Sweeney, qui ont réussi dans le monde de la finance - il y a le père, sa deuxième épouse et le frère de cette dernière, sa fille, etc. -; un adolescent amateur de musique punk et sa copine, fille d'un maître des feux d'artifice qui illuminent le ciel de la métropole lors des grands événements; et puis, un journaliste et un policier.

Car le fil reliant ces destins disparates et les amenant à se croiser est un crime: le soir du réveillon, une adolescente est abattue dans Central Park.

Et ce n'est là que la surface de ce bouquin à la fois complexe et haletant. Où New York est un décor/personnage et où les humains/personnages sont à ce point bien cernés et vivants que l'intrigue se fait secondaire. Ces gens, ces lieux, deviennent rapidement nos gens, nos lieux.

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City on Fire. Garth Risk Hallberg (traduit par Élisabeth Peellaert). Plon, 960 pages.