Depuis les attentats de janvier 2015 à Paris, la romancière française de descendance juive Éliette Abécassis était inquiète. Lorsqu'elle a entendu des manifestants crier «Mort aux Juifs!», son sentiment d'insécurité s'est transformé en panique.

C'est ce qui l'a poussée à écrire Alyah à la fin de l'été. Présenté comme un roman, le texte écrit dans l'urgence s'apparente plutôt à un manifeste contre l'antisémitisme.

La faible trame romanesque est étayée de statistiques et du rappel des récentes manifestations d'intolérance à l'égard de la communauté juive. L'héroïne Esther Vidal, née en France et professeure de français, est le double de la romancière.

Devant la montée de l'antisémitisme, elle ne reconnaît plus son pays. Elle a toujours été fière d'être française et ne comprend pas le rejet dont les Juifs sont victimes. Elle redoute l'avenir pour ses deux enfants et la tentation du départ la tiraille.

Mais où aller? Rejoindra-t-elle sa meilleure amie qui va s'installer en Israël avec sa famille? Certains de ses proches croient qu'il faut partir rapidement tandis que d'autres sont déterminés à rester dans le pays où ils sont nés. La détresse d'Esther Vidal est palpable dans chacune des pages.

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Alyah. Éliette Abécassis. Albin Michel, 246 pages.