Plusieurs ouvrages paraissent à la rentrée à l'occasion du centenaire de la naissance d'Albert Camus, dont Camus brûlant (Stock) de Benjamin Stora et Jean-Baptiste Péretié, évincés en 2012 d'un projet d'exposition consacrée à l'écrivain à Aix-en-Provence.

L'éviction de l'historien Benjamin Stora, remplacé par Michel Onfray, avait provoqué une polémique avant, finalement, l'annulation de l'exposition qui devait se tenir dans le cadre des manifestations Marseille-Provence 2013.

Cette «affaire Camus» «illustre un phénomène persistant: la tentative de récupération idéologique dont fait l'objet Albert Camus, symbole des plaies toujours à vif de la mémoire de la guerre d'Algérie», écrit l'historien dans ce livre à paraître le 4 septembre.

C'est pourquoi, après un rappel des controverses impliquant ces dernières années plus ou moins directement le prix Nobel de littérature 1957, Benjamin Stora et le documentariste Jean-Baptiste Péretié reviennent aux écrits et aux positions de Camus lui-même, «homme entre deux rives», attentif à l'altérité et complexe, qui ne saurait être réduit à une cause ou une identité. En dépit de ceux qui voudraient le lire de façon univoque et l'enrôler dans leur combat politique, notamment à l'extrême droite, souligne l'éditeur.

Les auteurs tentent de montrer comment et pourquoi les questions soulevées par l'auteur de L'étranger (1913-1960) restent «extrêmement sensibles et provoquent des tensions toujours vives», relève l'éditeur.

L'historien Jean Monneret se focalise, lui, dans son essai, Camus et le terrorisme (Michalon), à paraître le 12 septembre, sur «la condamnation par l'écrivain de la terreur comme système politique et arme de guerre». Camus a combattu le stalinisme comme il avait combattu le national-socialisme, dit l'auteur, et ce sont ces mêmes convictions qui le conduisirent à rejeter les actions du FLN durant la guerre d'Algérie.

Le 24 octobre, sortira Le monde en partage, itinéraires d'Albert Camus (Gallimard) par Catherine Camus, fille de l'écrivain, qui gère l'oeuvre de son père. Organisé en trois volets (la Méditerranée, l'Europe et le monde), cet album illustré de nombreuses photos mêle géographie intime, littéraire et politique, voyages et lieux aimés habités ou visités par l'écrivain, ses filiations littéraires et ses combats.

C'est Catherine Camus qui a publié Le premier homme, manuscrit inachevé de Camus, ainsi que Les carnets, textes qu'elle a mis près de huit ans à retranscrire. Elle a par ailleurs signé Albert Camus, solitaire et solidaire (Michel Lafon).