Lyle Lovett est un pince-sans-rire. «Je suis très ému de chanter ici le 4 juillet», a lancé le Texan, faisant allusion à la fête nationale américaine, en ouverture du spectacle qu'il donnait hier en programme double, devant Chris Isaak, à la salle Wilfrid-Pelletier.

Avant de commencer à chanter vraiment, Lovett a raconté qu'il s'était un peu promené en ville, «à pied parce qu'il nous a semblé que ça allait plus vite qu'avec notre autocar». «Merci pour l'accueil cool. Ça fait changement de la canicule texane...» Comique...

Avec son groupe acoustique - guitare, violon, contrebasse, batterie - où tous portent le complet noir impec, le chanteur s'est ensuite lancé dans une série d'interprétations de pièces de ses auteurs favoris, en commençant par Release Me - oui, qu'on a connue ici il y a bien longtemps par Engelbert Humperdinck - et que Lovett chante avec k.d. lang sur son CD du même nom (2012).

Il a enchaîné avec la très belle White Boy Lost in Blue, inspirée de Sunny Terry et Brownie McGhee: «Enchaîné à tes écouteurs/T'es juste un jeune Blanc perdu dans le blues». Lovett est exactement cela, mais il semble se retrouver tout seul...

Le chanteur au coq inoubliable s'est ensuite embarqué dans la longue histoire de sa rencontre avec Jesse Winchester, auteur-compositeur né dans le sud des États-Unis et célèbre objecteur de conscience émigré au Canada - à Montréal, en fait - pendant la guerre du Vietnam. Au bout de l'histoire, en récompense pour notre patience, la chanson Ain't That So, qui, comme la plupart des pièces entendues hier, s'est révélée harmoniquement très riche, avec l'apport du guitariste Keith Sewell et du violoniste Luke Bulla.

Ce fiddler de Trail, en Colombie-Britannique, donne par ailleurs au récital de Lyle Lovett une dimension mélodique très particulière, dans la tradition même du western swing, musique officielle du Texas et base instrumentale du groupe.

Une assignation au concert Les triplettes de Belleville nous a obligé à quitter W.-P. après 45 minutes de spectacle, un peu à regret, car on a manqué She's No Lady.

Entre autres...