Mine de rien, loin des grandes affiches festivalières du centre-ville, Montréal reçoit ce soir la sensation européenne de l'heure. L'auteur-compositeur-interprète Bastian Baker donne en effet le premier concert «international» du FestiBlues de Montréal, qui s'ouvre au parc Ahuntsic.

Le jeune Suisse n'en est pas à son premier grand événement québécois: il y a une dizaine d'années, il a participé au tournoi international de hockey pee-wee de Québec, avec une équipe de Lausanne, sa ville natale.

«Je joue depuis mon jeune âge», nous a confié le jeune homme mardi, à la conférence de presse du FestiBlues. «Mon père était hockeyeur et il a joué en ligue nationale suisse. Moi, j'ai joué jusqu'à ce que ma carrière de chanteur m'oblige à m'éloigner du jeu.»

En 2011, Bastian Baker chantait à Berne «dans un bar de 30 places» où se trouvait le fondateur du Festival de jazz de Montreux, Claude Nobs (qui s'est tué en janvier dernier dans un accident de ski de fond). Après cette rencontre, c'est l'explosion: Montreux, le CD dans les «Swiss charts», Taratata à Paris, l'Olympia.

Et ce soir à 20h, Ahuntsic, grâce aux contacts de Martin Laviolette... dans le hockey suisse. «Je suis un vieil ami de Sébastien Bordeleau», raconte le directeur artistique et cofondateur du FestiBlues. «Seb a longtemps joué en Suisse [CP Berne] et il connaît le père de Bastian [Bruno Kaltenbacher]. On s'est arrangé...»

À l'amiable, à n'en pas douter. En danger de devoir fermer les livres, le FestiBlues a réduit ses dépenses, dont les cachets d'artistes. Bastian Baker est donc venu seul et se produira ce soir avec un band ad hoc montréalais, un arrangement assez inusité, même pour une star montante.

Baker devrait livrer le gros de son unique CD Tomorrow May Not Be Better, tout en anglais et pas encore en vente ici.

Le jeune homme, d'une grande simplicité par ailleurs, a souvent répondu à la question... «Je ne me suis pas levé un matin en me disant «tiens, je vais chanter en anglais!»C'est venu naturellement, probablement par les groupes britanniques et américains que j'écoutais quand j'étais plus jeune. Moi, je suis un maniaque des langues que j'ai étudiées à l'université. Je parle français, anglais, espagnol et alémanique [l'allemand suisse].

«Pour moi, la grande chanson française était mi-chantée, mi-parlée. Le genre de musique que je fais, il me semble, s'accorde mieux avec le flow de l'anglais...»

Et le blues? «Je ne suis pas un bluesman. Je m'accompagne à la guitare, mais je fais plutôt dans le rock et le folk. Ici, on va essayer de s'en tirer gentiment...» Pas d'inquiétude à y avoir.

Les autres invités européens du FestiBlues arrivent par un tout autre chemin. Le duo Beauty and the Beast (guitare, voix et contrebasse; dimanche à 19h) a remporté le concours Tremplin 2012 du festival Blues sur Seine, auquel le FestiBlues de Montréal est jumelé depuis 11 ans. Daddy MT et Rachelle Plas nous arrivent aussi par le festival de Mantes-la-Jolie et, pour avoir entendu la dame à l'harmonica mardi avec Jim Zeller, on se dit qu'il faudra être au parc Ahuntsic samedi soir. Parce que ça va chauffer dans le nord de l'île.

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Pour plus d'information : bastianbaker.com et festiblues.com