Mélange d'élégance et de classe, Grace Kelly portait bien son prénom. Sophistiquée et stylée, l'actrice hitchcockienne devenue princesse de Monaco continue de fasciner 30 ans après sa mort. Le musée McCord lui consacre une exposition exceptionnelle jusqu'au 6 octobre.

Star du cinéma américain des années 50 puis princesse sur le Rocher de Monaco, Grace Kelly (1929-1982) a eu un vrai destin romanesque, son conte de fées se terminant malheureusement dans la tragédie d'un accident de la route.

L'exposition produite par le centre culturel monégasque Grimaldi Forum et présentée par le musée McCord retrace son enfance, sa carrière cinématographique et sa vie princière à la suite de son mariage avec le prince Rainier III de Monaco, en 1956.

Elle contient une centaine d'objets et d'archives datant de 1930 à 1970 en provenance de Monaco, notamment du palais princier. On trouve bien sûr un grand nombre de photographies de la princesse et plusieurs vidéos qui nous la montrent en famille, avec ses parents, son frère et ses deux soeurs. On la retrouve aussi, plus grande, quand elle a pris la décision de déménager à New York à l'âge de 18 ans pour suivre des cours d'art dramatique. À l'époque, Grace Kelly travaille comme mannequin pour payer ses études. C'est alors qu'elle développe son style, sa façon de bouger et cette grâce qui la caractérisent.

Fil conducteur

L'exposition présente des extraits vidéo de ses films ainsi que des affiches, mais son fil conducteur réside dans les tenues qu'elle a portées toute sa vie et qui ont fait l'envie de centaines de milliers de femmes.

«Grace Kelly est une icône de la mode qui continue d'inspirer les couturiers, dit même le couturier québécois Jean-Claude Poitras, porte-parole de l'exposition. Elle nous a laissé sa beauté en héritage. Les modes passent, mais le style reste.»

Grace Kelly a fait la couverture de tous les grands journaux du monde avec ses robes et ses tailleurs de grande marque. L'exposition est en cela exceptionnelle qu'elle propose une quarantaine de robes et de tailleurs de haute couture (Chanel, Dior, Yves Saint Laurent, Givenchy ou Balenciaga) de Grace Kelly, qu'elle avait acquis notamment pour de grandes occasions: son mariage, sa venue à Expo 67 ou au Carnaval de Québec, des galas de bienfaisance qu'elle organisait ou des soirées costumées. Des vêtements le plus souvent de couleur pastel, chic, mais jamais tapageurs.

On peut voir sa robe en tweed de laine que lui avait confectionnée Coco Chanel en 1970, un an avant la mort de la couturière. Certains vêtements ont été restaurés pour l'exposition et sont présentés sous lumière tamisée pour éviter de les endommager.

Témoignages

L'exposition comprend aussi des témoignages de ses amis, qu'on a inscrits sur les murs, des lettres d'amour et un télégramme du prince Rainier à son intention, des lettres de ses amis, notamment Joséphine Baker, Bing Crosby ou Cary Grant.

Une salle est aussi consacrée à son mariage somptueux. «Ma vraie vie a commencé avec mon mariage», disait-elle. Une union que Jean Cocteau avait célébrée comme étant celle d'«un prince de la lumière venu choisir une étoile».

En parcourant les salles, on pénètre l'univers merveilleux dans lequel Grace Kelly a évolué et on découvre aussi la complexité de sa personnalité faite d'apparence et de distinction, mais aussi de sensibilité aux causes humanitaires et de discrétion.

«Elle représentait le bon goût et les bonnes manières, des mots qui ne sont plus dans notre vocabulaire», estime Jean-Claude Poitras, qui présentera une conférence sur l'influence qu'a eue Grace Kelly sur la mode, le 4 septembre.

La visite - qui peut aussi s'accompagner d'un audioguide - se fait avec, en fond sonore, la musique des films dans lesquels elle a joué.