Dès samedi, les Montréalais de sept ans et plus pourront vivre deux expériences immersives impressionnantes dans les deux théâtres du nouveau Planétarium construit à l'ombre du Stade olympique.

Les médias étaient invités à les vivre en avant-première, ce jeudi, et des journalistes qui se permettent d'applaudir, c'est plutôt rare. Les deux spectacles d'environ une demi-heure permettent de découvrir le ciel et l'univers de deux manières différentes. Dans la première salle, le Théâtre du Chaos, est projeté le film immersif Continuum, réalisé par Michel Lemieux et Victor Pilon. Après avoir quitté leurs chaussures et s'être installés dans de larges coussins rembourrés, les spectateurs sont invités à un voyage aux confins de l'univers.

Le film débute avec une forêt, la nuit. Des lucioles se mêlent aux étoiles. Un orage se forme puis la salle du Planétarium se transforme en un vaisseau spatial dans lequel on est embarqué. On frôle la Terre, direction l'Univers. On s'y croirait!

Les images sont ensuite à la fois irréelles et vraies. «Toutes proviennent de la NASA», expliquera plus tard Michel Lemieux . C'est vrai que de se retrouver soudain en orbite autour du soleil surprend un peu. On ne ressent aucune chaleur, mais on la voit! Finalement, on oublie toute logique et on se laisse immerger dans une ambiance grandiose et quasi mystique. Car à voguer ainsi dans l'univers, à prendre conscience de cet infiniment petit dont nous sommes l'expression, surgissent les questions habituelles: qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Et pourquoi ?

Les couleurs du film sont magnifiques, la musique aussi. Le duo d'artistes montréalais a utilisé des morceaux musicaux que Philippe Glass a composés ces dernières années pour différents films.

Un conseil pour bien s'imprégner des images et de la musique : il faut regarder au sommet de la voute du théâtre, au centre, et oublier ses voisins. L'expérience en devient vertigineuse.

«On a voulu permettre aux visiteurs qui n'en ont pas l'habitude de vivre l'émotion qu'on ressent notamment lorsqu'on regarde le ciel, la nuit à la campagne, au-dessus d'un lac», dira après le film Victor Pilon. Continuum va plus loin que la contemplation, c'est une véritable expérience artistique et spirituelle. On ne vous dévoile pas la fin...

Dans le deuxième théâtre, celui de la Voie lactée, une salle également de 98 places, les spectateurs sont installés dans des sièges confortables et inclinés pour profiter de deux animations.

La première consiste en une présentation du ciel au moyen d'une technologie japonaise, un projecteur optomécanique Infinium S, de la société Konica Minolta, qui représente le ciel tel qu'il est visible le jour même à 21h. Magnifique, même si la présentation a connu un petit incident technique.

L'astronome Pierre Chastenay, qui a présenté quelques constellations, a expliqué que cette technique permet une représentation du ciel si fidèle que les visiteurs pourront apporter des jumelles au Planétarium et constater qu'ils verront les étoiles encore mieux qu'à l'extérieur, dans la campagne québécoise.

Cette première partie ne sera jamais la même, car chaque jour, la présentation dépendra de l'actualité astronomique: Vénus plus visible ou l'apparition d'une comète, comme ces jours-ci avec la comète Pan-Starrs.

La deuxième partie est une autre expérience immersive. Les visiteurs ont l'impression de décoller encore une fois à bord d'un vaisseau spatial pour aller découvrir un à un les recoins de la Voie lactée et de ses 336 332 étoiles avant d'aller faire un tour dans les autres galaxies... Fascinant.

Photo Robert Skinner, La Presse