Les infirmières de la FIQ ont entériné dans une proportion de 87% l'entente de principe qui était intervenue avec Québec pour renouveler leur convention collective - une entente qui prévoit des gains «majeurs» pour elles, selon sa présidente.

Fait à noter, la FIQ n'a pas négocié avec le front commun intersyndical et n'a pas tenu une seule journée de grève, contrairement à bien d'autres syndicats du secteur public.

Au cours d'une entrevue vendredi, la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé, Régine Laurent, s'est dite «très fière» de ces avancées. Dans ce contexte, elle est «peu surprise» d'un tel appui à l'entente de principe.

Entre autres, Mme Laurent souligne avoir réussi à faire inscrire dans la convention collective des taux d'employés à temps complet par établissement - une revendication de longue date de la FIQ.

«Maintenant, c'est entré dans la convention collective: un taux de temps complet et de temps partiel. Et ça, c'est majeur, parce que les employeurs ont toujours dit que c'était leur droit de gérance. Ils faisaient fluctuer le nombre de temps partiel et de temps complet comme ils voulaient. Tandis que maintenant, il y a des pourcentages qui vont être inclus dans la convention collective», a expliqué la dirigeante syndicale.

Mme Laurent note aussi des gains au chapitre des primes, alors qu'au début de la négociation, le gouvernement voulait même les réduire. Davantage d'infirmières toucheront les primes de soins critiques, comme celles qui travaillent en salle d'opération, en salle de réveil et au bloc obstétrical, a expliqué Mme Laurent. Et ces primes de soins critiques de 6% s'ajouteront aux primes de soir ou de nuit, par exemple.

Elle relève également des gains significatifs au chapitre de la relativité salariale dans les «rangements», qui seront appliqués en 2018 pour les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes.

La FIQ a également obtenu d'implanter des projets pilotes pour mieux déterminer le ratio adéquat professionnel en soins-patients.

Cet appui solide de la FIQ à l'entente de principe avec Québec s'exprime dans un contexte où l'autre grande organisation syndicale de la santé, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS) de la CSN, est loin d'en être rendue là.

Une instance de la FSSS a plutôt recommandé le rejet de l'entente de principe à ses membres, bien qu'elle soit affiliée à la CSN qui, elle, recommande l'adoption à ses membres. La CSN faisait partie du front commun. On attend encore le résultat des votes à la FSSS.

La FIQ représente 66 000 professionnelles en soins, comme des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes.

Au plan salarial, l'entente de principe conclue à la mi-décembre entre le gouvernement du Québec et le front commun intersyndical prévoit le versement d'un montant forfaitaire de 500 $ équivalant à environ 1% en 2015, puis une augmentation de 1,5% en 2016, de 1,75% en 2017 et de 2% en 2018.

Pour la dernière année de la convention collective, Québec doit verser un autre montant forfaitaire d'environ 250$, soit environ 0,5%, auquel il faut ajouter les paiements de relativité salariale.