Des urgentologues de Calgary ont catalogué les 40 patients qui ont fréquenté leur hôpital entre 2002 et 2012 parce qu'ils s'étaient blessés en installant des lumières de Noël sur leur maison. En moyenne, ils sont restés 15,6 jours hospitalisés et 2 d'entre eux sont morts.

« Nous avons décidé de faire cette analyse en constatant que plusieurs d'entre nous avaient traité des patients de ce genre », explique l'auteur principal de l'étude publiée dans la revue Injury, Chad Ball, de l'Université de Calgary. « C'est vraiment dommage, ce sont des accidents facilement évitables. Et ça gâche un moment de l'année tellement agréable. »

Durant les semaines précédant Noël, 1 patient sur 25 qui arrive au département de traumatologie du Dr Ball a été victime d'un accident lié à l'installation de lumières de Noël. Ces accidents constituent 1,7 % des blessures graves.

Le phénomène est bien connu à Montréal.

« On voit beaucoup de ce genre de chutes saisonnières, liées aux feuilles, aux lumières de Noël. Ça occasionne des perforations de la rate, du foie, des poumons, des fractures des côtes et dans les cas les plus graves, un traumatisme crânien », affirme Tarek Razek, chef de la traumatologie au Centre universitaire de santé McGill.

Dans l'étude d'Injury, 8 % des patients avaient une fracture du crâne avec commotion cérébrale.

HOMMES À RISQUE

Les victimes des lumières de Noël extérieures sont généralement des hommes, dans 95 % des cas dans l'étude de Calgary.

« L'âge le plus risqué, c'est la cinquantaine, quand on est encore en forme, mais qu'on ne se rend pas compte qu'on est moins agile, dit le Dr Razek. De plus, après 45 ans, on récupère beaucoup moins bien des traumatismes crâniens. Les hommes sont beaucoup plus à risque que les femmes pour les chutes, même chez les personnes âgées à l'intérieur de la maison. Peut-être que la testostérone leur fait prendre plus de risques. »

Parmi l'échantillon du Dr Ball se trouvaient deux couvreurs. « Le fait d'être un ouvrier ne protège pas contre ce genre d'accidents, dit le traumatologue albertain. Au contraire, ils ont l'impression qu'il ne peut rien leur arriver, d'autant plus qu'installer les lumières de Noël semble particulièrement banal par rapport au travail sur un chantier. »

Petite lueur d'espoir : l'apparition de nouveaux ensembles de Noël basés sur des projecteurs situés au sol, plutôt que des fils de lumières. « Ça devient de plus en plus populaire chez nous, dit le Dr Ball. Si ça remplace les lumières accrochées au toit, le nombre de blessures devrait baisser. »