Sept ans après son lancement officiel, le Dossier Santé Québec (DSQ), qui vise à relier à un même réseau informatique les hôpitaux, les cliniques et les pharmacies, sera déployé à la grandeur de la province cet été.

Le ministère de la Santé lance du même coup une campagne d'information afin notamment de signifier aux citoyens qu'ils ont le droit de ne pas participer au DSQ. Le ministère insiste toutefois sur le fait que les Québécois «peuvent tirer des bénéfices de cette modernisation du système».

«Le système est très sécuritaire. Autant, sinon plus que les systèmes bancaires», a promis le ministre de la Santé Réjean Hébert en s'adressant aux gens qui hésiteraient à voir leur nom et leurs informations médicales et personnelles dans le dossier, ce qui par la loi, n'est pas obligatoire. «Mais le consentement est implicite alors ceux qui ne désirent pas en faire partie doivent se manifester.»

Le projet, annoncé en 2006 par le ministre de la Santé de l'époque, Philippe Couillard, était déjà disponible dans quatre régions, soit Montréal, l'Estrie, Lanaudière et Québec, à titre de projet d'expérimentation.

À ce jour, la moitié des pharmacies y sont branchées au réseau, près de la totalité des résultats de test d'imagerie médicale, ainsi que 45 groupes de médecine familiale et six salles d'urgence.

Avec l'élargissement du programme au reste de la province, le ministre de la Santé promet de brancher toutes les pharmacies d'ici juin 2014, ainsi que 50 laboratoires d'établissements publics et 100 % des imageries médicales d'ici la fin 2013. «Les échéanciers sont respectés, a martelé le politicien lors d'un point de presse, lundi matin. «Je suis très satisfait de là où on en est rendu.»

Pourtant, le dossier est lent à s'implanter dans les régions où il est déjà en action, selon plusieurs professionnels de la santé. Dans une entrevue accordée à la fin avril à Radio-Canada, Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec déplorait que mis à part dans la région de la Capitale nationale, le DSQ n'est «presque pas disponible». Le président de l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires demandait dans ce même reportage d'accélérer le pas.

Le ministre dit avoir atteint un rythme de branchement de 45 pharmacies par mois.

Les professionnels qui utilisent le système s'en disent satisfaits. «Si j'ai un patient qui arrive en sans rendez-vous et qu'il est client d'une pharmacie participante, ça me permet d'avoir accès rapidement à la liste de médicaments qu'il prend», explique le Dr Daniel Léveillé, qui pratique à la Polyclinique Terrebonne.

Il donne aussi l'exemple d'une de ses patientes qui est venu le consulter trois jours après avoir subi un accident de voiture. «Elle était allée à l'urgence de l'hôpital entre-temps. J'ai eu accès à ses radiographies.»

__________________________________________

Seront inscrits au DSQ :

>Les médicaments prescrits et obtenus en pharmacie

>Les résultats d'analyses en laboratoire

>Les résultats d'imagerie médicale

>Les vaccins reçus

>Le sommaire rédigé par un médecin après une hospitalisation