Hendrix Vachon est maintenant le meilleur prévisionniste sur le marché des devises. L'économiste senior de Desjardins trône au sommet du palmarès international dressé par l'agence de presse financière Bloomberg.

Avec une note de 63,88, Hendrix Vachon domine le classement des meilleurs prévisionnistes sur le marché des monnaies. C'est l'agence américaine Bloomberg qui a compilé les résultats pour

l'exercice financier qui s'est terminé le 31 mars dernier.

L'économiste de Montréal a fait les prédictions les plus justes pour un panier de 10 devises différentes. Titulaire d'un bac et d'une maîtrise en économie de l'Université de Sherbrooke,

M. Vachon a terminé en première ou en deuxième place du classement, et ce, pour les trois derniers trimestres.

C'est un stratège allemand, affilié à la Landesbank Baden- Württemberg, qui est arrivé deuxième, avec un pointage de 63,43. Le premier économiste de Wall Street se trouve en 10e place. Le prévisionniste, associé à la banque JPMorgan & Chase, a obtenu une note de 56,81.

Des résultats décevants pour le haut lieu de la finance américaine? «Il faudrait voir où se trouvent les autres grandes banques des États-Unis dans le palmarès, souligne M. Vachon. Sont-elles toutes entre la dixième et la vingtième place ? Ce serait encore très bon. Les écarts de pointage entre les différentes places sont souvent minimes.»

Tout est relié

Prévoir l'évolution des monnaies est un exercice fort complexe. « Plusieurs études sur le sujet affirment en effet qu'il est difficile de prédire les fluctuations des devises, souligne M. Vachon. Une foule de critères doivent être pris en ligne de compte. C'est aussi un travail d'équipe. Mes collègues doivent me fournir un portrait juste des marchés. Il faut rester à l'affût et suivre la politique et l'économie mondiale. Tout est relié. Par exemple, les évènements des derniers mois entre la Russie et l'Ukraine ont affecté négativement le rouble.»

Hendrix Vachon avoue qu'il restera toujours une infime part de chance et de hasard dans le processus. « Il n'y a pas de recettes ou d'équations magiques. Et tout peut changer rapidement. Notre monnaie a longtemps suivi le cours du pétrole. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.»

Livre sterling

Dans un article mis en ligne, l'agence Bloomberg a souligné que M. Vachon s'était particulièrement illustré grâce ses prédictions sur le cours de la livre sterling. L'économiste principal de Desjardins est arrivé à prédire le comportement du Canadien Mark Carney, maintenant

gouverneur de la Banque d'Angleterre.

«La majorité de mes collègues internationaux avaient prévu que Carney assouplirait la politique monétaire de l'Angleterre, ce qui est généralement négatif pour une devise. Mais après l'avoir

vu agir, à l'époque où il dirigeait la Banque du Canada, nous étions persuadés du contraire.»

Hendrix Vachon et Desjardins ont vu juste. La livre sterling s'est appréciée de près de 10% au cours de la dernière année, par rapport aux autres principales devises.

En ce qui concerne la prédiction correcte du comportement de Mark Carney, peut-on parler d'un avantage canadien ? « Oui, peut-être. Mais ça reste un mélange complexe de prédiction, de calcul, d'information et de hasard. »