Le jeune homme est l'un des 11 Canadiens à avoir obtenu une bourse Rhodes qui lui permettra d'aller étudier à l'Université d'Oxford, en Angleterre. Simon-Pierre Chevarie-Cossette est notre Personnalité de la semaine.

Simon-Pierre Chevarie-Cossette n'a que 23 ans et déjà son parcours est impressionnant. L'étudiant terminera, d'ici l'été prochain, sa maîtrise en philosophie à l'Université de Montréal, tout en poursuivant son bénévolat au Collège Frontière, un organisme d'alphabétisation.

Le jeune homme s'envolera ensuite vers l'Angleterre afin d'amorcer un doctorat à Oxford. Il a obtenu l'une des prestigieuses bourses Rhodes, qui permettent aux meilleurs étudiants de la planète de fréquenter la célèbre université.

Simon-Pierre Chevarie-Cossette envisageait de partir à l'étranger afin de poursuivre ses études. L'établissement anglais faisait partie de son choix. «Mais on ne peut pas mettre qu'Oxford sur sa liste, souligne l'étudiant. Il faut y inscrire d'autres universités, des options plus réalistes.»

Le processus de sélection pour la bourse a été très long, avoue le jeune homme. «Il y a eu des lettres d'intention à écrire, plusieurs formulaires à remplir, et des lettres de recommandation à fournir, six pour être plus précis.»

Les critères de sélection sont en effet très exigeants. La Fondation Rhodes recherche des candidats qui se démarquent par leur intellect, leur leadership, leur caractère et leur «engagement à servir». Pas étonnant que le Montréalais ait été choisi.

Solidarisme

Depuis plus de cinq ans, Simon-Pierre Chevarie-Cossette travaille bénévolement pour le Collège Frontière, l'un des plus anciens organismes d'alphabétisation au pays. Le jeune homme s'occupe d'un groupe de jeunes, âgés de 18 à 25 ans, qui n'utilisent pas le français à la maison et «qui n'étaient pas très présents à l'école pendant les cours de français». Le bénévole leur inculque même quelques notions d'histoire, au passage, lorsque l'occasion se présente.

L'étudiant étant très engagé dans l'organisme, ses emplois d'été ont souvent eu un lien avec le Collège Frontière. Il a déjà passé la belle saison sur un vélo, à sillonner la métropole, avec une tente et des livres en guise de bagages. Le jeune homme s'arrêtait dans les parcs pour faire la lecture aux jeunes enfants, afin que ces derniers ne régressent pas pendant leurs vacances scolaires.

Pour le jeune philosophe, cet engagement est une forme de devoir. Il cite, au passage, le Français Léon Bourgeois et explique le solidarisme, un courant de pensée qui suppose une loyauté, une solidarité entre les êtres humains. «J'ai eu la chance d'avoir des parents pour qui l'éducation était importante, affirme-t-il. Je n'ai jamais eu l'obligation d'apporter un revenu supplémentaire à la maison pour aider ma famille, comme c'est souvent le cas. Je me dois de redonner à la communauté et d'aider les autres.»

Simon-Pierre Chevarie-Cossette appréhende déjà son départ pour l'Angleterre. «J'aurai plusieurs deuils à faire. Quitter la famille, les amis, le Collège Frontière et Montréal, une ville que j'aime énormément. Mais en même temps, c'est autre chose qui commence.»

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