L'édition 2013 des Mosaïcultures internationales a attiré plus d'un million de visiteurs. L'évènement réunissait 300 artistes-paysagistes et horticulteurs provenant d'une trentaine de pays. Lise Cormier, l'instigatrice des Mosaïcultures, est notre Personnalité de la semaine.

Lise Cormier a de quoi être fière. L'architecte-paysagiste a su créer, à partir d'une vieille technique horticole, un concours international, mieux, incontournable. «Je dirais même que nous avons réussi à transformer cette technique en art horticole», souligne la vice-présidente et directrice générale des Mosaïcultures internationales de Montréal (MIM).

Même si le terme «Mosaïculture» n'a pas été inventé par Lise Cormier (il daterait des années 1860), cette passionnée d'horticulture l'a définitivement remis au goût du jour. En misant sur des créations en trois dimensions que l'on pouvait admirer surtout en Chine, à la fin des années 90.

C'est à cette époque, lors d'un voyage à Harbin, que Lise Cormier a été impressionnée par une mosaïculture d'une dizaine de mètres de hauteur. «J'y étais pour chercher des sculptures de glace, pour le Jardin botanique, quand j'ai vu ces trois immenses colombes. Ma collègue chinoise m'a confié que la ville comptait près de 80 mosaïcultures du genre. J'ai demandé à voir chacune d'elles», se souvient celle qui était à l'époque directrice du Service des parcs, des jardins et des espaces verts de la Ville de Montréal.

Depuis la première présentation, en 2000, la vice-présidente et son équipe ne cessent de renouveler le genre, année après année, et ce, au grand dam des Chinois, qui envient maintenant le savoir-faire montréalais. «Sans faire de mauvais jeu de mots, je dirais qu'on a réussi à les planter», note-t-elle.

En effet, la construction de l'imposant Arbre aux oiseaux, une création 2013 de l'équipe des MIM, a été documentée par une dame de la délégation chinoise. «Nous l'avons surnommée l'espionne de Beijing, avoue la vice-présidente. Elle a discrètement photographié chacune des étapes de la construction de l'Arbre.»

Semer l'avenir

Alors que plusieurs pièces intégraient cette année la musique, Lise Cormier s'applique déjà à imaginer les Mosaïcultures de demain. L'énergique dame rêve déjà de sculptures où plantes et multimédias formeraient une même oeuvre. La vice-présidente avoue même avoir contacté le studio Moment Factory, mais les délais étaient trop serrés pour espérer une collaboration en 2013.

La dernière édition était aussi porteuse d'un message écologique. «Plusieurs mesures écoresponsables ont été appliquées. Aucun pesticide utilisé, arrosage moins approximatif et plus concentré», explique Lise Cormier. Cette dernière avoue avoir été inspirée par l'oeuvre et les convictions de Frédéric Back, un précieux collaborateur depuis l'édition de 2009, à Hamamatsu, au Japon. Une rencontre déterminante. La directrice considère maintenant le grand créateur comme un ami. «Dès qu'il sourit, la pièce où il se trouve s'illumine en entier», indique-t-elle.

Lise Cormier a des projets et des rêves plein la tête pour l'avenir de ses Mosaïcultures. La Turquie fait des pieds et des mains pour être l'hôte de l'évènement en 2016. Et il y a, l'année suivante, le 375e anniversaire de Montréal. «J'aimerais beaucoup qu'on soit de la partie. Et j'ai déjà plein d'idées...»

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