Bobby Orr. Larry Robinson. Raymond Bourque. Denis Potvin. Nicklas Lidstrom. Paul Coffey. Chris Chelios. Doug Harvey.

Le jeune défenseur du Canadien P.K. Subban, 24 ans, appartient désormais à cette race de joueurs ayant remporté le trophée James Norris, l'un des plus prestigieux du sport, remis au défenseur par excellence de la Ligue nationale de hockey (LNH).

« Ce n'est pas tant le trophée James Norris en soi que les noms qui s'y rattachent qui rendent cet honneur particulier », lance Subban au bout du fil.

« Bobby Orr est le plus impressionnant de tous. Il a gagné ce trophée huit fois. Ces grands défenseurs ont aussi tous remporté la Coupe Stanley. C'est ce qui manque ici et que je veux réaliser avec le Canadien. »

Subban a terminé au premier rang des compteurs chez les défenseurs de la Ligue nationale avec 38 points en seulement 42 matchs.

Choix de deuxième ronde du Tricolore en 2007, Subban a atteint la LNH en 2010 après seulement un an dans la Ligue américaine, avec les Bulldogs d'Hamilton.

Son talent n'a jamais fait de doute, mais sa prise de décisions avec la rondelle, sa témérité et sa personnalité un peu trop exubérante laissaient planer certains doutes sur ses chances de connaître une grande carrière.

Malgré des saisons de 38 et 36 points à ses deux premières années avec le Canadien, le nouveau directeur général de l'équipe, Marc Bergevin, n'a pas voulu lui accorder un contrat à long terme cet été.

Après quelques semaines de réflexion, Subban a accepté une offre de deux ans pour 5,75 millions, une somme inférieure à sa valeur sur le marché.

À son retour, une fois la saison déjà entamée, le jeune homme a non seulement offert un rendement exceptionnel, mais impressionné par une maturité et une humilité nouvelles. Cette mutation transpire aussi dans ses interviews.

« Ce trophée, je le dois à mes coéquipiers. J'ai offert un rendement supérieur parce que l'équipe est meilleure. J'ai toujours obtenu beaucoup de tirs au but, mais cette saison, il y avait toujours un joueur de notre équipe devant le but pour faire dévier la rondelle et marquer à la suite d'un rebond. Ça a contribué à embellir ma fiche offensive.

« Je déteste vanter un seul coéquipier au détriment des autres, mais Brendan Gallagher était un de ceux-là. Il a reçu beaucoup de coups devant le filet adverse et il s'est sacrifié pour l'équipe. Je ne crois pas avoir tant changé en seulement cinq mois d'une saison à l'autre, mais l'équipe autour de moi, oui. »

Subban remercie aussi le nouveau personnel d'entraîneurs, composé de Michel Therrien, Jean-Jacques Daigneault, Gerard Gallant et Clément Jodoin.

« Ils ont accompli un travail extraordinaire pour créer un groupe homogène. Jean-Jacques a beaucoup aidé notre groupe de défenseurs, qui a terminé au premier rang offensivement. C'est un privilège de travailler avec lui sur une base quotidienne. »

Subban a deux frères, Malcom et Jordan. Le premier, un gardien, a été repêché en première ronde l'an dernier par les Bruins de Boston. Le second est un défenseur comme P.K. et il devrait être choisi avant la fin de la troisième ronde.

« J'espère qu'il sera encore disponible pour le Canadien, dit P.K. L'équipe qui le choisira ne le regrettera pas. Il possède un talent incroyable. Vous verrez ! »

Subban est le premier défenseur du Canadien depuis Chris Chelios, en 1989, à remporter le Norris.

Doug Harvey, Larry Robinson et Jacques Laperrière sont les trois seuls autres du Tricolore à avoir ravi ce précieux trophée.

Le Canadien a été prudent en offrant seulement deux ans de contrat à son poulain ; il devra désormais payer très cher pour retenir Subban à Montréal pour le reste de sa carrière...