Le jeune scientifique a remporté le grand prix de l'Expo-sciences Hydro-Québec et un Prix d'innovation Manning grâce à ses travaux sur le contrôle des bactéries nuisibles à l'aide d'huiles essentielles. David Drouin est notre Personnalité de la semaine.

Qui aurait pu penser que des bactéries néfastes, comme l'E. coli, pouvaient être affaiblies avec de l'huile de cannelle? C'est pourtant les résultats des travaux menés par David Drouin, un scientifique de 19 ans.

Le jeune homme a démontré que de faibles concentrations d'huile de cannelle pouvaient diminuer la virulence des bactéries E. coli, les rendant ainsi plus vulnérables aux probiotiques, ces «bonnes» bactéries qui tapissent notre intestin et que l'on retrouve dans certains yogourts.

Cette découverte pourrait, éventuellement, mener à l'élaboration d'une solution de rechange aux antibiotiques et au problème de résistance qu'engendrent ces derniers. «On peut penser qu'un simple comprimé contenant les deux ingrédients (huile de cannelle et probiotiques) pourrait un jour être administré à des patients. Et comme le tout reste peu dispendieux, le potentiel commercial est très grand», précise celui qui souhaiterait éventuellement effectuer des tests in vivo.

Grâce à ses recherches, David Drouin a remporté le premier prix de l'Expo-sciences Hydro-Québec, assorti d'une bourse de 1500$. Cette victoire lui a d'ailleurs assuré une participation à l'Expo-sciences pancanadienne, qui s'est tenue à Lethbridge, en Alberta, du 11 au 18 mai derniers. L'étudiant du cégep de Sainte-Foy est revenu de ce voyage avec un Prix d'innovation Manning doté d'une bourse de 4500$.

Ces récompenses viennent couronner des années de travail acharné. «Quand on est jeune et qu'on n'a pas beaucoup d'expérience, c'est très difficile d'avoir accès à du matériel ou à du financement. Il faut aussi réussir à trouver un laboratoire, ou une équipe, qui va croire en ton projet et qui va t'accompagner. Il faut vraiment être persévérant dans le domaine de la recherche», souligne-t-il.

Ces bourses aideront le scientifique à poursuivre ses travaux et ses études.

«Faire de la recherche demande énormément de temps, sans que l'on reçoive nécessairement un salaire. Je vais réinvestir une partie de cette somme dans mes recherches. Et il y a mes études en médecine, qui seront très longues aussi», avoue-t-il en riant.

Le jeune homme vient justement de terminer une série d'entrevues d'admission et attend nerveusement une réponse de la faculté de médecine de l'Université Laval. Il souhaiterait un jour pouvoir se diriger vers la recherche clinique. «Après quelques années en laboratoire, j'ai réalisé que le contact humain me manquait. Avec ce type de recherche, je pourrais ainsi combiner les deux.»

David Drouin a aussi gagné une place pour l'Expo-sciences internationale, qui aura lieu à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis. Il y présentera le fruit de ses recherches, du 13 au 19 septembre prochains. Le chercheur souhaite aussi prendre du temps afin de découvrir la ville. «L'Expo-sciences internationale ne décerne pas de grands prix, à part quelques mentions, donc l'atmosphère y est beaucoup plus relaxe et amicale», ajoute-t-il.

Le jeune homme a aussi participé à l'événement, en Slovaquie, en 2011.