Quatre ans seulement après le début de leurs activités, les Carabins de l'Université de Montréal ont remporté il y a quelques jours les championnats universitaires canadiens de hockey féminin. L'équipe de la directrice générale Danielle Sauvageau a éliminé les puissantes Martlets de McGill en finale provinciale, puis les Dinos de Calgary en finale nationale. C'est pour souligner ces exploits que La Presse et Radio-Canada désignent les Carabins

Danielle Sauvageau a mené l'équipe canadienne féminine à la médaille d'or olympique, en 2002 à Salt Lake City et elle reconnaît avoir vécu une sensation semblable, le 10 mars dernier, quand les Carabins de l'Université de Montréal ont mérité le titre canadien.

Directrice générale du programme de hockey féminin, Sauvageau est particulièrement fière de voir que sa troupe n'a mis que quatre années à atteindre le sommet.

«Quatre années, c'est comme un cycle olympique et c'est vrai que cela m'a rappelé mon expérience des Jeux, a-t-elle confié cette semaine en entrevue. Pour réussir, c'est important d'avoir les bonnes personnes aux bons endroits et quand on m'a approché, j'ai tout de suite contacté France St-Louis (ancienne capitaine de l'équipe canadienne, cinq fois championne du monde) et Isabelle Leclaire, une jeune entraîneuse que je savais prête pour un tel défi.

«Nous avons ensuite bâti une équipe, ajouté des entraîneurs compétents Dominic Roussel par exemple, un ancien gardien de la LNH en insistant toujours sur les bonnes valeurs, la loyauté, l'esprit d'équipe. Les bases étaient solides et le travail a fini par payer.

«Nous avions aussi la chance d'avoir la meilleure équipe au Canada les Martlets de McGill dans notre ligue provinciale, explique Sauvageau. Elles ont été notre référence en route vers l'excellence, même si nous avons adopté un autre modèle en privilégiant le recrutement de joueuses francophones.»

Les Carabins n'ont pas toujours su attirer les meilleures joueuses québécoises, mais elles en ont recruté un bon nombre et Sauvageau n'a pas hésité à aller voir outre-mer. La Française Marion Allemoz, capitaine de son équipe nationale, est ainsi devenue l'une des joueuses clés des Carabins.

L'entraîneuse-chef Isabelle Leclaire insiste justement sur le chemin parcouru en seulement quatre années. « La première saison, nous avions une bonne première unité, mais nous manquions de profondeur, souligne-t-elle. Cette saison, nos quatre trios pouvaient rivaliser avec ceux des autres équipes, même les meilleures, et cela nous a permis d'aller aussi loin.»

La capitaine Kim Deschênes, meneuse de l'équipe depuis ses débuts, n'a jamais baissé les bras tout au long de cette progression, malgré les défaites répétées devant les filles de McGill, invaincues au Québec pendant des années.

« Isabelle [Leclaire] m'avait dit qu'elle était certaine qu'on serait championne avant la fin de mes cinq années d'éligibilité parce que je le méritais... mais je n'y croyais pas vraiment », confie celle qui a presque perdu son accent du Nouveau-Brunswick après quatre années à Montréal.

«Battre les Martlets en finale provinciale avait déjà été une grande satisfaction, nous fêtions encore dans l'autobus qui nous emmenait à Toronto pour les nationaux. Nous avons toutefois vite retrouvé notre concentration là-bas parce que nous voulions vraiment gagner après avoir été deuxièmes la saison dernière.

« Nous étions les favorites parce que nous venions d'éliminer l'équipe classée numéro un, mais toutes les équipes étaient fortes. Nous aurions pu perdre notre premier match en prolongation et devoir nous contenter de la cinquième place...»

Cela n'a pas été le cas et Deschênes a été récompensée de ses efforts lors de la finale canadienne en marquant deux fois, dont le but vainqueur. « C'est curieux parce que je suis à la fois l'une des plus jeunes et des plus anciennes de l'équipe, souligne-t-elle. J'étais surtout venue ici pour jouer au hockey, mais nous avons tellement grandi ensemble depuis quatre ans.»

« Au-delà du hockey, les filles des Carabins sont des gagnantes, rappelle Danielle Sauvageau. Ce qu'elles ont fait sur la glace, elles le font aussi à l'extérieur, dans leurs études, leurs travaux, leur engagement social. Ce seront maintenant des championnes toute leur vie ! »

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