De jeunes Montréalais étaient tellement fiers d'avoir accompli une tournée alcoolisée dans le métro de Montréal, le 9 mars, qu'ils ont tenu à partager leur exploit sur le web. Erreur: le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a ouvert une enquête sur ce «marathon de la bière».

L'événement avait été annoncé comme une grande première dans la métropole: boire une bière dans chacune des stations de la ligne orange, au départ de Côte-Vertu. Permission de vomir et d'arrêter pour faire le plein d'alcool, précisait le site Mook-Life.com, plateforme consacrée aux «Mooks», qui s'autoproclament «ouverts d'esprit» et «prêts à profiter de la vie au maximum».

Ils ont donc tenu le coup, non sans vomir à quelques reprises, de la station Côte-Vertu à la station Place d'Armes. L'alcool a ensuite eu raison de leur mémoire, selon ce qui est rapporté sur l'internet.

«Plusieurs infractions aux règlements municipaux et au code de conduite de la Société de transport de Montréal (STM) ont été commises», a rapporté Philippe Pichet, inspecteur-chef au SPVM. Les images montrent des membres du groupe qui urinent dans les stations de métro, boivent de l'alcool, marchent et lancent des canettes sur les rails, montrent leurs fesses ou dessinent des graffitis.

«L'enquête porte surtout sur les deux dernières infractions, qui sont criminelles», a précisé l'agent Pichet. Il est très difficile, voire impossible, de remettre un rapport d'infraction pour consommation d'alcool en se fiant seulement à des images, a-t-il ajouté. «Il pourrait y avoir autre chose que de l'alcool dans les bouteilles de bière, par exemple.»

Certains participants s'en trouveront rassurés. «Je sais que Snowdon possède de grands alcooliques en raison de la concentration d'Européens de l'Est», a écrit le «commentateur» de l'événement sur le site de Mook-Life, qui a été retiré de la Toile depuis. «On ne peut pas se tromper avec les Latinos saouls du métro Jean-Talon non plus.» Plus loin, on lit que les fêtards ont profité d'un «toot break» à la station Bonaventure, une expression qui fait référence à la prise de drogue.

Dans la photo qui accompagne le commentaire, on aperçoit un jeune homme - que La Presse a identifié comme étant William Richard, originaire de Québec - qui fume ce qui semble être de la marijuana. Une seule fille a participé à l'événement, qui a réuni une dizaine de personnes. Après que La Presse est parvenue à la joindre sur Facebook, elle a supprimé son profil du site de réseautage.

La STM a condamné les gestes. «Ce sont des actes irresponsables, illégaux et extrêmement dangereux», a déclaré la porte-parole Isabelle Tremblay.