Il a échoué devant Yvan Delorme en 2005, puis devant Marc Parent en 2010 pour l'accession à la direction du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), alors qu'il était favori. Plusieurs assurent qu'il était le choix de l'ex-directeur général de Montréal Guy Hébert si son putsch contre Marc Parent n'avait pas avorté. Même si son nom a été cité à plusieurs reprises au cours des derniers jours, Jean-Guy Gagnon refuse de s'exprimer malgré notre insistance. «J'ai quitté le SPVM et je n'ai pas de commentaires à faire sur cette question.»

C'est ce qu'il a indiqué dans un courriel adressé à La Presse par l'intermédiaire de la Commission de la construction du Québec (CCQ), où il travaille.

Plusieurs sources ont soutenu à La Presse que le seul nom qui circulait dans le milieu pour succéder à Marc Parent, si son éviction s'était concrétisée, était celui de Jean-Guy Gagnon. Son nom figure aussi plusieurs fois dans la longue lettre anonyme, envoyée au cours des derniers jours aux médias, qui dénonce la «mauvaise gestion» de Marc Parent, tout en étant élogieuse pour l'ancienne direction. Cette lettre dénonce également le fait que M. Gagnon a été «tassé avec un mandat bidon» lors du changement de direction.

En revanche, au bureau du ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, on assure que jamais ce nom n'a été cité au cours de la conversation entre l'ex-DG de Montréal Guy Hébert et le sous-ministre Martin Prud'homme.

Jean-Guy Gagnon, ex-numéro 2 du SPVM et proche d'Yvan Delorme, précédent chef de la police éclaboussé notamment par le scandale BCIA, avait été évincé lors de l'arrivée au pouvoir de Marc Parent en septembre 2010. Sa présence aux funérailles de Fredy Villanueva avait aussi fait grincer des dents dans les rangs policiers. Il avait été repêché en août 2011 à la CCQ par sa présidente Diane Lemieux, ex-chef de cabinet de Gérald Tremblay. Ce retraité du SPVM occupe aujourd'hui le poste de conseiller spécial aux enquêtes, en vertu d'un contrat d'une durée indéterminée.