L'obtention du statut d'organisme sans but lucratif (OBNL) accrédité par un club de pédophiles est une illustration du manque de collaboration entre les différents organes du gouvernement, déplore la Coalition avenir Québec, qui réclame une meilleure surveillance des organismes enregistrés.

«Ok, ils ont été très vagues quand ils se sont enregistrés, je comprends qu'on n'a pas allumé à ce moment-là. Par contre, il y aurait dû y avoir une enquête à un moment donné depuis 2011», a réagi vendredi le député André Spénard.

Le Registre des entreprises du Québec, qui relève du ministère du Revenu, a signifié au cours des derniers jours une requête pour dissolution de l'organisme Les Amis de toutes les minorités sexuelles, qui était enregistré officiellement depuis 2011 et autour duquel était regroupé le club de pédophiles démantelé par la Sûreté du Québec dans le cadre de son opération Malaise il y a deux semaines.

L'organisme, dont l'existence avait été évoquée abondamment sur les ondes de la station Radio X de Québec, prétendait être une «organisation civique et amicale» qui offrait aussi «des services informatiques».

Dans les faits, selon la requête des avocats du gouvernement, il s'agissait de promouvoir la pédophilie et offrir de sécuriser les communications informatiques des pédophiles.

«Il faudrait que quelqu'un lève le drapeau à un moment donné et passe l'information à un autre bras du gouvernement pour enquête, S'ils arrêtaient de travailler en vase clos, si tout le monde se parlait, ce serait plus facile et on pourrait faire enquête sur ces gens là», a insisté M. Spénard hier.

Le député admet que ce n'est pas à Revenu Québec de traquer les pédophiles, mais il réclame tout de même plus de vigilance. «Revenu Québec devrait collaborer plus, par exemple avec le ministère de la Justice», dit-il.