Pierre Karl Péladeau a manqué de loyauté à l'égard de la nation québécoise en permettant à des sociétés qu'il dirigeait d'ouvrir des succursales dans des paradis fiscaux, a dénoncé le député de Québec solidaire, Amir Khadir, lundi.

Le député de Mercier a affirmé qu'il « n'achète aucune » des explications données jusqu'ici par le chef du Parti québécois pour expliquer les pratiques fiscales de ses entreprises.

« Ses compagnies, lors de sa direction, ont voulu éviter de payer de l'impôt au Québec, ont créé des sociétés écran au Delaware et ailleurs pour échapper à l'impôt, à l'impôt que moi et vous nous faisons un devoir et un honneur de payer », a dénoncé M. Khadir.

« Comme loyauté à la nation du Québec, c'est un grand problème, a-t-il ajouté. C'est un grand problème de déloyauté à l'égard de la nation du Québec. »

Le député était questionné sur la possibilité d'un rapprochement entre les partis favorables à l'indépendance, un projet cher au chef péquiste. M. Péladeau avait mandaté la députée Véronique Hivon d'opérer une « convergence » des forces souverainistes.

Mais pour l'heure, Québec solidaire écarte tout rapprochement avec le PQ.

Les pratiques fiscales de Québecor ne sont pas la seule pomme de discorde entre les deux partis, a indiqué le président de Québec solidaire, Andres Fontecilla. Il souhaite que le PQ prenne ses distances de plusieurs politiques adoptées lors de son passage au pouvoir, notamment les compressions à l'aide sociale et la charte des valeurs.

« Malheureusement, du point de vue des grandes idées, il y a des divergences importantes », a résumé M. Fontecilla.

Du reste, les dirigeants de QS n'ont pas un mandat officiel de la part de leurs membres de négocier un rapprochement avec le PQ.

Des reportages de La Presse et de Radio-Canada ont récemment révélé que Quebecor World et Québecor, deux entreprises dont M. Péladeau a été dirigeant, ont ouvert des succursales dans des pays connus pour leur fiscalité avantageuse.

M. Péladeau n'a pas nié que Quebecor World a créé des sociétés et des succursales dans des pays connus pour leurs régimes fiscaux avantageux. Il était « normal » que l'entreprise adopte cette stratégie, a-t-il dit. En entrevue à l'émission de Paul Arcand, il a affirmé qu'il n'a jamais créé de sociétés dans des paradis fiscaux.

Bernie Sanders

Les solidaires se disent par ailleurs encouragés par le succès inattendu de Bernie Sanders dans les primaires américaines. Le sénateur du Vermont, qui se décrit comme un « démocrate socialiste » est désormais le grand favori dans la primaire du New Hampshire, qui se déroulera mardi.

Pour Andres Fontecilla, la performance inattendue du sénateur est un signe positif pour sa propre formation politique.

« Ça vient en quelque sorte nous dire que, même dans le paradis du capitalisme, dans le ventre de la bête, il y a de la place pour ces discours-là et ces discours portent, a-t-il dit. Il y a des millions de personnes qui tendent l'oreille, qui sont attentives et qui veulent entendre parler de justice sociale et qui veulent voir les profiteurs du système dénoncés. »