Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, contredit sa collègue déléguée à la Santé, Lucie Charlebois, et soutient qu'aucune preuve ne démontre l'infiltration d'un «réseau» de prostitution au Centre jeunesse de Laval.

Il a corrigé le tir vendredi à la suite d'une déclaration-choc faite la veille par Mme Charlebois. Elle disait que, «manifestement il y a un réseau qui s'est infiltré dans le Centre Jeunesse de Laval et la police est sur le coup».

Il n'en est rien, selon M. Coiteux. «On n'a aujourd'hui aucune évidence qu'il y aurait un réseau à l'intérieur, qu'il y aurait une infiltration», a affirmé le ministre, à l'entrée d'une réunion du caucus libéral à Québec.

«Ce qu'elle a voulu dire, ce n'est pas qu'il y a un réseau à l'intérieur. C'est qu'il y a la possibilité que, de l'extérieur, par le biais des réseaux sociaux, il y ait du recrutement qui se fasse. Alors c'est un phénomène que les policiers connaissent. Évidemment qu'on est très vigilants là-dessus».

 

Néanmoins, dans La Presse vendredi, une intervenante raconte le stratagème d'une redoutable recruteuse aux centres jeunesse de Batshaw.

Couillard «très préoccupé»

Le premier ministre Philippe Couillard, lui, s'est dit «très préoccupé» par les développements entourant le centre jeunesse de Laval. Il a déploré la «situation dramatique» dans laquelle se trouvent les adolescentes en fugue et leurs familles.

M. Couillard a dit souhaiter une action «ferme et préventive» de la part des forces de l'ordre et des services sociaux. Mais il n'a identifié aucune mesure précise envisagée pour juguler le problème de fugues dans l'établissement.

«Je serais imprudent de vous pointer un enjeu spécifique», a-t-il indiqué.

Il a rappelé que la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse s'est prononcée contre le verrouillage des portes dans les centres jeunesse. Cette option n'est donc pas sur la table, a dit le premier ministre.

«Ce ne sont pas des enjeux faciles, a reconnu M. Couillard. Mais je crois qu'avant tout, il faut prioriser la sécurité des gens, leur dignité et, également, rassurer les parents.»

- Avec Martin Croteau