Plus de 200 souverainistes se sont rassemblés aujourd'hui à la Maison Ludger-Duvernay, au centre-ville de Montréal, pour discuter de la Charte des valeurs québécoises dans le cadre d'un colloque organisé par un mouvement jeunesse ouvertement favorable au projet péquiste.

L'édifice, où loge la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, était bondé. Il ne restait plus aucun siège pour accueillir ceux venus entendre et débattre avec certains panellistes de renoms, dont l'ancien premier ministre péquiste Bernard Landry et l'essayiste et candidate défaite pour le Parti Québécois aux dernières élections dans la circonscription de Trois-Rivières, Djemila Benhabib.

«Je pense que les Québécois font face à un gouvernement qui présente une attitude ouverte et qui agit de façon responsable. Le Parti Québécois a eu du courage et de la lucidité d'engager ce débat essentiel», a expliqué à La Presse M. Landry.

Ce dernier a d'ailleurs ouvert le bal en prononçant le discours inaugural, où il a rappelé que le combat ultime pour la défense de l'identité québécoise était toujours la souveraineté du Québec. L'ancien premier ministre a aussi écorché au passage les anciens commissaires Gérard Bouchard et Charles Taylor, qui ont remis en 2008 leur rapport sur les accommodements raisonnables.

«Gérard Bouchard, un gars du Saguenay, aurait pu faire mieux pour protéger l'identité québécoise», a dit M. Landry.

Le président de Génération Nationale, Simon-Pierre Savard-Tremblay, qui a organisé le colloque, ne craint pas que le mouvement souverainiste se divise autour du débat sur la Charte des valeurs québécoises.

«Je pense que nous ne sommes pas à l'heure des demies mesures. Le principe d'un débat passionné n'est pas négatif en soi. Pour une fois qu'on arrête d'essayer d'avoir le consensus au Québec et qu'on peut avoir un vrai débat en se parlant dans le blanc des yeux, profitons-en», a déclaré celui qui a été président des jeunes du Bloc Québécois «lors de l'élection catastrophique de 2011», a-t-il dit.