Le système des garderies à 7$ s'est « détourné » de sa mission de venir en aide aux plus démunis, estiment les jeunes libéraux. Ils veulent réformer le système actuel pour que les places en centres de la petite enfance (CPE) soient accordées en priorité aux enfants issus de familles à faible revenu.

C'est l'une des 29 propositions qui seront débattues lors du congrès de la Commission jeunesse du Parti libéral du Québec, en fin de semaine, à Saint-Augustin-de-Desmaures. L'événement se déroule sous le thème de la justice sociale. Un repositionnement plus à gauche sur l'échiquier politique est apparent. Après des congrès souvent axés sur le développement économique, « c'est un sujet (la justice sociale) qu'on avait envie de remettre à l'avant-plan, pas parce qu'on l'avait éclipsé, mais véritablement parce que ça n'avait pas été explicité aussi clairement. Et pour nous, c'est une priorité d'en parler », a expliqué la présidente de la commission, Madwa-Nika Cadet, en conférence de presse jeudi.

Les jeunes libéraux veulent par exemple améliorer l'accès aux CPE pour les enfants de milieux défavorisés. Selon eux, il faudrait tenir compte du revenu familial afin de donner des places en priorité aux plus pauvres. Ils constatent que les enfants pauvres ont moins accès aux services à l'heure actuelle par rapport aux enfants plus riches, comme l'a déjà démontré la Direction de la santé publique de Montréal. L'accessibilité du service de garde pour les familles défavorisées est une « mission » du système subventionné, et « ça a été un peu détourné », selon Mme Cadet.

Elle déplore que le système actuel soit essentiellement basé sur le principe « premier arrivé, premier servi ». On tient compte surtout de la date d'inscription de l'enfant sur la liste d'attente lors de l'attribution des places. « Les gens de milieux défavorisés, bien souvent, ce ne sont pas eux qui planifient leur grossesse, ce ne sont pas eux qui vont être tout à fait outillés pour faire en sorte que leurs enfants puissent être en service de garde. Et finalement, les mères sont obligées de rester à la maison et n'ont pas accès au marché du travail. Ou alors on voit que les enfants ne sont pas outillés de façon adéquate. Ils arrivent à l'école, et les problématiques académiques surviennent, s'amoncellent, et les risques de décrochage scolaire sont plus grands », a expliqué Mme Cadet.

Selon elle, au nom de l'égalité des chances, les enfants de milieux défavorisés doivent avoir facilement accès aux CPE afin d'entrer à l'école « avec les mêmes outils que tout le monde ».

D'autres propositions visent à améliorer l'accès à l'aide juridique, à donner plus d'autonomie aux écoles, à réformer la fiscalité et à adopter une politique sur l'itinérance, entre autres.