Les maires des grandes villes canadiennes sont catégoriques: le gouvernement Trudeau doit revoir la formule de financement dans le cadre de son plan d'investissements dans les projets d'infrastructures.

La formule utilisée depuis 1993, à savoir qu'Ottawa, les provinces et les municipalités financement respectivement le tiers des coûts, n'est tout simplement pas soutenable, a indiqué jeudi le président du caucus des maires des grandes villes, le maire de Vancouver Gregor Robertson.

Selon lui, une formule équivalant à capacité fiscale de chacun des paliers de gouvernement serait plus équitable. En vertu d'une telle formule, les villes et municipalités devraient contribuer au financement environ l'équivalent de 10% des coûts des projets. Le gouvernement fédéral devrait s'acquitter de 50% de la facture tandis que les provinces devraient payer le reste, soit 40%.

«Les grandes villes du pays ont hâte de conclure un nouveau partenariat avec le gouvernement fédéral. Nous souhaitons avoir une nouvelle formule de financement qui tient compte des revenus que nous prélevons à l'échelle des municipalités. Nous prélevons environ 10% des impôts et des taxes de l'ensemble du pays. Cette proportion nous permettrait de faire avancer les projets beaucoup plus rapidement tels que les logements abordables, le transport collectif et autres infrastructures», a indiqué jeudi le maire de Vancouver.

Réunis à Ottawa alors que le gouvernement Trudeau planche sur son premier budget qui devrait être déposé à la Chambre des communes durant la semaine du 21 mars, les maires des grandes villes fondent beaucoup d'espoir de voir Ottawa accélérer les investissements dans les infrastructures afin de donner un peu d'oxygène à l'économie canadienne qui montre des signes de ralentissement.

En point de presse, le maire Robertson a indiqué avoir déjà évoqué la nouvelle formule de partage des coûts avec certains ministres du gouvernement Trudeau, dont le ministre de l'Infrastructure et des Collectivités, Amarjeet Sohi.

M. Sohi, qui est un ancien conseiller municipal de la ville d'Edmonton et comprend donc les pressions financières auxquelles sont confrontées les municipalités, a déjà indiqué qu'il est prêt à revoir cette formule.

Dans les rangs libéraux, on affirme que les investissements massifs dans les infrastructures seront l'un des deux piliers du premier budget du gouvernement libéral. En campagne électorale, les libéraux ont promis d'investir 60 milliards de dollars de plus dans les infrastructures au cours de la prochaine décennie, ce qui portera à 125 milliards de dollars la somme totale des investissements fédéraux dans ce domaine. 

D'autres maires ont aussi fait écho aux propos de M. Robertson, bien qu'ils estiment que la formule est loin d'être coulée dans le béton.

Le maire de Québec, Régis Labeaume, a par exemple fait valoir qu'Ottawa pourrait payer 50% de la facture, laissant ainsi aux provinces et les municipalités contribuer chacune 25% des montants requis.