Le Parti conservateur devrait assumer la facture pour l'audit des dépenses de la sénatrice Pamela Wallin, a déclaré lundi le chef de l'opposition officielle, Thomas Mulcair.

Et cela, parce qu'elle a fait payer les contribuables pour ses déplacements afin de se rendre à des activités de financement du Parti de Stephen Harper, juge le chef du Nouveau Parti démocratique.

M. Mulcair a tenu ces propos en lançant officiellement la campagne nationale de son parti pour abolir le Sénat intitulée «Remballons le tapis rouge», une allusion à la couleur qui orne les murs de la Chambre haute.

«C'est M. Harper lui-même qui s'est levé à la Chambre des communes au mois de février pour dire que lui personnellement, en personne, avait validé, vérifié et validé qu'il n'y avait aucun problème avec les comptes de Mme Wallin», a rappelé M. Mulcair. Pourtant, la vérification a mis au jour de graves problèmes, a-t-il insisté.

D'ailleurs, le Parti conservateur devrait aussi, selon lui, rembourser le coût des audits des autres sénateurs nommés par M. Harper, soit Mike Duffy et Patrick Brazeau, si leurs dépenses controversées ont aussi servi à remplir les caisses du Parti. Même chose pour le Parti libéral qui devrait payer le coût du rapport de vérification du sénateur Mac Harb, croit M. Mulcair.

«Si l'irrégularité concerne le financement de leur parti politique, absolument», tranche le chef du NPD.

Le rapport de vérification de Mme Wallin a coûté 127 000$, et a été payé par le Sénat, et donc, par les contribuables. La facture des audits des trois autres sénateurs empêtrés dans le scandale des dépenses du Sénat s'élève à 101 450$.

La campagne «Remballons le tapis rouge» avait déjà été annoncée par le NPD le printemps dernier. L'abolition du Sénat est d'ailleurs une proposition de longue date du NPD.

«Ce qui est nouveau, c'est que la vaste majorité des Canadiens et des Canadiennes sont maintenant d'accord, donc on veut river le clou parce que je pense que c'est l'occasion en or de rebâtir nos institutions sur une base démocratique», a déclaré M. Mulcair peu après en point de presse.

«Ça n'a aucun sens dans une société démocratique d'avoir des non-élus qui peuvent faire et défaire les lois dûment votées par les élus de la Chambre des communes», a-t-il poursuivi.

Aupravant, il avait rassemblé une partie de ses troupes au Parlement à Ottawa pour livrer un discours à saveur électorale.

«Si vous n'êtes pas prêt à rendre des comptes, si vous n'êtes pas prêt à nettoyer le dégât qu'on appelle le Sénat, si vous n'êtes pas prêt à intervenir et à prendre les devants, alors, les néo-démocrates vont le faire», a-t-il lancé vigoureusement en guise de message au premier ministre Harper sous les applaudissements de quelques dizaines de militants néo-démocrates.

M. Mulcair amorce maintenant une tournée qui l'amènera un peu partout au pays, en commençant lundi après-midi à Halifax. Il y sera évidemment question de l'abolition du Sénat.