Les cabinets d'au moins deux ministres ont participé à la planification d'un événement pour le Canadarm auquel Marc Garneau, le premier astronaute canadien depuis devenu député libéral, n'a pas été invité, selon des documents internes.

Des dizaines de personnalités ont été conviées le 2 mai pour l'inauguration de l'exposition permanente sur le bras canadien au Musée de l'aviation et de l'espace du Canada, à Ottawa.

Mais curieusement, M. Garneau ne figurait pas sur la liste, lui qui a manoeuvré le Canadarm lors de deux missions dans l'espace et qui a plus tard été nommé président de l'Agence spatiale canadienne.

Cette omission a insulté l'ancien cosmonaute, qui a mis l'incident sur le compte de la «partisanerie» du gouvernement conservateur.

Le ministre du Patrimoine, James Moore, et le ministre de l'Industrie, Christian Paradis, ont tous les deux assuré que c'était le personnel du Musée et de l'Agence qui avait organisé l'événement et que leur propre cabinet n'avait joué aucun rôle dans cette affaire.

Des documents internes obtenus par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l'accès à l'information montrent toutefois que les cabinets de MM. Moore et Paradis ont en fait étroitement collaboré à l'organisation de l'inauguration.

Les spécialistes des relations avec les médias du premier ministre ont même décrété que l'événement servirait à redorer l'image du gouvernement et envoyé un outil de planification conçu à cette fin au cabinet de Christian Paradis à la mi-février pour approbation.

Les courriels internes font référence à de nombreux appels et autres échanges avec les cabinets des deux ministres.

Au moins quatre ex-astronautes, soit Julie Payette, Roberta Bondar, Steve McLean et Robert Thirsk, ont été invités à la cérémonie.

Des invitations ont été envoyées à 62 personnalités, mais n'ont pas toutes été acceptées. Le commandant Chris Hadfield a pris part à l'événement par vidéoconférence depuis la Station spatiale internationale.

Les noms des invités d'honneur ont été suggérés par les représentants du Musée, de l'Agence et de MacDonald Dettwiler and Associates, l'entreprise ayant récemment restauré le bras canadien, qui a fait ses débuts dans l'espace en 1981.

La date proposée pour le dévoilement a été changée à plusieurs reprises. James Moore a finalement accepté de représenter le gouvernement à la place de M. Paradis, qui ne pouvait pas être présent.

Denise Amyot, qui présidait la Société des musées de sciences et de technologies du Canada à l'époque de l'inauguration, a présenté ses excuses à Marc Garneau quatre jours après l'événement, soutenant qu'il s'agissait d'un oubli, mais ne fournissant aucun autre détail.

«Selon moi, elle a pris le blâme», a indiqué M. Garneau.

Le député libéral a soutenu qu'il avait communiqué avec les cabinets de MM. Moore et Paradis bien avant le dévoilement pour les convaincre d'exposer le bras canadien à Ottawa plutôt que dans les bureaux de l'Agence près de Montréal afin que plus de Canadiens puissent le voir.