Avec l'expulsion de la députée Maria Mourani du caucus du Bloc québécois, le débat sur la charte des valeurs prend une bien mauvaise tournure, a soutenu jeudi la cochef de Québec solidaire, Françoise David.

La leader de la formation de gauche souverainiste s'est portée à la défense de la députée fédérale d'Ahuntsic, tombée en disgrâce parce qu'elle a critiqué vertement le projet de charte des valeurs du gouvernement du Parti québécois. Elle s'est fait montrer la sortie par le chef du Bloc, Daniel Paillé, après avoir refusé de se dissocier du collectif des Indépendantistes pour une laïcité inclusive, un mouvement opposé aux orientations du Parti québécois en cette matière.

La décision du chef bloquiste de faire taire sa députée alors que le débat sur la laïcité commence à peine risque de braquer «les minorités culturelles», a estimé Mme David, pour qui les opinions «tranchées» de Mme Mourani faisaient d'elle «une voix peut-être un peu dérangeante» mais «nécessaire» au sein du Bloc québécois.

Aux yeux de la députée de Gouin, l'exclusion de Mme Mourani du giron bloquiste aura aussi un impact négatif pour l'ensemble du mouvement souverainiste.

«C'est comme si on se disait: il y a une voix dissidente, une voix qui fait des mises en garde contre certains aspects de la charte (et) il y a un parti souverainiste qui veut faire taire cette voix. Ça envoie un mauvais message, ce n'est pas intéressant et ça ne devrait pas se passer comme ça», a-t-elle déclaré, rappelant que les statuts de Québec solidaire prévoient «l'acceptation de la dissidence» au sein du parti.