Le premier ministre Stephen Harper maintient sa version des faits dans le scandale des dépenses du Sénat, et continue d'affirmer que son ancien chef de cabinet a agi seul pour rembourser les réclamations de dépenses injustifiées de Mike Duffy.

Lors d'une conférence de presse convoquée pour commenter le drame survenu à Lac-Mégantic, samedi, M. Harper a répété que c'est Nigel Wright qui a décidé de donner 90 000 $ à M. Duffy, de sa propre poche, pour rembourser le Sénat, et qu'il devait en accepter la responsabilité.

Des documents judiciaires rendus publics vendredi contredisent la version de M. Harper au sujet de l'argent échangé entre MM. Wright et Duffy.

Dans l'un des documents, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) indique que M. Wright s'est rappelé avoir informé trois autres hauts responsables du bureau du premier ministre à propos du paiement. Cette affirmation ne correspond pas à l'assertion de M. Harper avancée le mois dernier aux Communes, à l'effet que son ancien chef de cabinet ne l'a pas informé, ou informé quiconque, du paiement.

Samedi, M. Harper a toutefois affirmé qu'il ne voyait pas là de contradiction.

Les avocats de M. Wright soutiennent la position de M. Harper dans les documents judiciaires.

Ces avocats ont déclaré à la GRC que M. Wright se rappelle avoir informé son assistant, David van Hemmen; le conseiller juridique de M. Harper, Benjamin Perrin, et Chris Woodcock, directeur de la gestion des dossiers au sein du bureau du premier ministre, à propos de son intention de rembourser M. Duffy.

M. Perrin a toutefois nié avoir été consulté ou avoir participé dans quelque arrangement que ce soit.

Les partis d'opposition ont affirmé vendredi que les documents judiciaires démontrent que le premier ministre a induit le Parlement en erreur.

Les avocats de M. Wright ont affirmé à la GRC que le Parti conservateur était d'abord prêt à rembourser la dette de M. Duffy, jusqu'à ce qu'il découvre que le prix total était trois fois plus élevé qu'anticipé.