L'arrivée de nouveaux chefs dans trois des quatre principaux partis fédéraux permet au Bloc québécois d'espérer un retour en force à la Chambre des communes, estime le chef de la formation souverainiste, Daniel Paillé.

Deux ans après la «vague orange» qui a réduit le Bloc à une poignée de sièges au Parlement fédéral, M. Paillé reste bien décidé à refaire de la formation souverainiste la force politique qu'elle a été pendant près de 20 ans.

Il compte sur le conseil national du Bloc, qui se tiendra aujourd'hui à Montréal, pour lancer le parti sur la route des élections de 2015.

«Il y a eu ce qui s'est produit il y a deux ans, dit M. Paillé. Mais maintenant, il y a un nouveau leader au Bloc, tous les partis ont un nouveau leader sauf pour M. Harper. Alors maintenant, on repart la machine.»

Les Québécois ont craqué pour Jack Layton aux élections de mai 2011, mais le leader néo-démocrate n'est plus. Il a été remplacé par le député québécois Thomas Mulcair l'an dernier. Le Parti libéral a pour sa part choisi Justin Trudeau, un choix qui a eu l'effet d'un électrochoc pour la formation dans les sondages. Quant à Stephen Harper, au pouvoir depuis 2006, les sondages démontrent que son Parti conservateur reste chroniquement impopulaire au Québec.

L'arrivée de ces nouveaux visages ouvre la porte à un retour en force du Bloc, estime M. Paillé, qui a succédé à Gilles Duceppe il y a bientôt un an et demi.

Il note que ses députés ont été les seuls à dénoncer la décision du gouvernement Harper d'accorder une garantie de prêt au projet hydroélectrique de Muskrat Falls, au Labrador. Cette décision a été vivement dénoncée par Québec.

M. Paillé estime que le Bloc a frappé un autre bon coup, au cours de l'hiver, avec son projet de loi qui aurait aboli la Loi sur la clarté référendaire. Cette stratégie a forcé M. Mulcair à proposer son propre projet de loi pour encadrer un référendum sur l'indépendance.

L'initiative néo-démocrate, qui aurait reconnu un référendum gagné par une majorité de 50% " 1, a été vivement critiquée au Canada anglais. Et elle a mené à la défection du député Bernard Patry, qui a quitté le Nouveau Parti démocratique pour se joindre au Bloc.

«Les gens s'en rendent compte qu'il y avait et qu'il y a toujours un groupe de personnes qui ont à coeur les intérêts du Québec exclusivement, sans compromis et uniquement, dit-il. On ne se pose jamais la question: mais qu'est-ce que le gars de l'Ouest va en penser?»

20 principes

Le conseil national de ce week-end rassemblera plus de 150 délégués au cégep de Maisonneuve, à Montréal. La direction du parti proposera 20 principes qui serviront à alimenter les réflexions des membres du Bloc dans la prochaine année.

Les militants se réuniront en congrès en mai 2014 afin d'adopter le programme qui les mènera aux prochaines élections fédérales.

À la prochaine campagne, le trésor de guerre du Bloc sera beaucoup moins important que celui de ses rivaux, notamment en raison de la réduction du financement public des partis fédéraux. Mais cela ne l'empêchera pas d'être compétitif, promet M. Paillé.

«Le Bloc va être suffisamment bien garni pour faire une campagne respectable, a-t-il affirmé. Autrement, mais respectable.»