Des pilleurs ont dérobé des dizaines de tonnes de métaux, comme le cuivre, l'an dernier sur des installations d'Hydro-Québec, une perte d'au moins 1,4 million de dollars pour la société d'État. Mais ce fléau semble avoir été endigué : deux fois moins de vols ont été commis l'an dernier par rapport à 2011 et 2012, en raison de la baisse du cours du cuivre et du démantèlement d'un fructueux réseau de voleurs.

Au cours des six dernières années, Hydro-Québec s'est fait voler 18 millions de dollars en métaux lors de 2500 vols, indique une compilation obtenue en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. Cela représente 7000 $ de métal en moyenne pour chacun de ces délits, dont la grande majorité visait le cuivre, un métal utilisé dans les câbles électriques de la société d'État. Depuis trois ans, la valeur des métaux volés est cependant trois fois moins élevée qu'au début des années 2010.

Ce plongeon des cours des métaux est en partie responsable de la perte d'intérêt des voleurs à l'endroit des installations d'Hydro-Québec. « Les pertes attribuables aux vols de métaux sont liées aux prix des métaux sur les marchés », soutient Serge Abergel, porte-parole de la société d'État. En 2011, le prix du cuivre s'est envolé pour atteindre 10 000 $ la tonne. Cinq ans plus tard, il ne valait plus que 4600 $ la tonne. Malgré tout, le précieux métal rougeâtre s'échange actuellement environ 2,60 $ la livre chez des ferrailleurs québécois, à peine 10 % de moins qu'il y a trois ans.

Réseau de voleurs

Un réseau de voleurs spécialisés dans la région de la Matapédia a donné bien des maux de tête à Hydro-Québec en commettant plus de 200 vols et introductions par effraction à partir de 2011. « Les installations étaient visées par un grand nombre de vols de métaux et d'outils. Ces vols et intrusions entraînaient des pertes élevées pour l'entreprise », explique Serge Abergel.

Cinq voleurs ont finalement été arrêtés par la Sûreté du Québec à l'automne 2014 avec l'aide d'Hydro-Québec, et des accusations ont été portées contre ceux-ci. « En activité dans plusieurs MRC du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et de la Côte-Nord, la tête dirigeante de ce réseau aurait utilisé plusieurs voleurs et facilitateurs », dit Serge Abergel.

112 millions

Hydro-Québec a engrangé des revenus de 112 millions depuis 2010 simplement en vendant des métaux et des biens excédentaires, notamment dans la foulée de la fermeture de la centrale Gentilly-2. La majeure partie des 14,1 millions obtenus par la société d'État l'an dernier provient de la vente de cuivre, de fer et d'aluminium.

Cette source de revenus s'est toutefois tarie avec une diminution de 6 millions par rapport à 2013. « Il y a une diminution des revenus provenant des véhicules légers parce que nous les conservons plus longtemps. Il y a également une diminution [des revenus] provenant des transformateurs de puissance à cause de la baisse du prix des métaux », explique le porte-parole Serge Abergel.

BPC

Le seul et unique appareil électrique d'Hydro-Québec contenant des traces importantes de BPC (biphényle polychloré) toujours en service sera démantelé et retiré du réseau cette année. Ce transformateur ne présente toutefois aucun « danger spécifique accru lié à la présence de BPC », selon Hydro-Québec. Cette substance toxique interdite est sévèrement encadrée par une loi fédérale depuis les années 90. En décembre 2010, Hydro-Québec avait en service 12 appareils à grand volume d'huile contaminés à moins de 200 mg/kg mais à plus de 50 mg/kg de BPC. Pour respecter la réglementation fédérale, la société d'État devait les retirer d'ici la fin 2025. Par ailleurs, Hydro-Québec n'a jamais eu de transformateurs isolés aux BPC « purs » (concentration supérieure à 10 000 mg/kg) dans son réseau de distribution.

- Avec William Leclerc