Un memorandum que le Conseil privé a adressé au bureau du premier ministre du Canada laisse entendre que les coûts de remise à neuf de la centrale nucléaire de Point Lepreau, au Nouveau-Brunswick, pourraient atteindre 3,3 milliards de dollars, soit près de 1 milliard de plus que les prévisions.

Le memorandum daté de décembre 2012 a été obtenu par La Presse Canadienne en vertu de la Loi d'accès à l'information.

La remise à neuf de la centrale, entreprise en 2008, devait coûter 1,4 milliard, une facture qui a gonflé en raison de nombreux facteurs qui ont prolongé les opérations de trois ans.

Énergie Nouveau-Brunswick a révélé plus tard que la remise à neuf avait nécessité de sa part une injection de 2,4 milliards, une somme inférieure de quelque 300 millions à ce que laisse croire la note du Conseil privé.

Le memorandum fédéral ajoute que les coûts pour Énergie atomique du Canada (EACL) ont augmenté de 638 millions, étant passés de 540 millions à 1,17 milliard.

Le total de la facture, incluant les dépassements de coûts pour EACL et pour Énergie Nouveau-Brunswick, atteindrait donc 3,3 milliards.

Le président d'Énergie Nouveau-Brunswick, Gaétan Thomas, dit ignorer comment les autorités fédérales aient pu en arriver à une telle somme. Le dépassement de coûts pour sa société d'État, qu'il chiffre à 1 milliard plutôt qu'à 1,3 milliard, est démontrable, affirme-t-il.

Le chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick, David Coon, croit que les dépassements de coûts d'Énergie atomique du Canada expliquent le refus du gouvernement fédéral de participer davantage au financement de la remise à neuf que Fredericton réclame depuis plusieurs années.

Des adjoints du premier ministre du Nouveau-Brunswick, David Alward, et de son ministre de l'Énergie, Craig Leonard, ont indiqué à La Presse Canadienne qu'ils ne souhaitaient pas commenter le dossier.

Les requêtes du genre transmises au bureau du premier ministre Harper et à Énergie atomique du Canada sont restées sans réponse.