Toutes les embûches qui nuisent au développement du secteur biologique vont être levées aux États-Unis, a annoncé en mai le secrétaire à l'Agriculture, Tom Vilsack. «Le département d'Agriculture (USDA) reconnaît que les aliments biologiques gagnent des parts de marché et veut aider la hausse de ce secteur émergent», a-t-il indiqué. L'assurance récolte couvrira notamment plus largement l'agriculture biologique.

Les États-Unis vivent un boom du bio: la valeur au détail de l'industrie biologique a bondi de près de 9,5% en 2011 pour atteindre 31,4 milliardsUS. Le biologique représente 4% des ventes d'aliments chez nos voisins du Sud contre moins de 2% au Canada.

«Afin de préserver la capacité concurrentielle du secteur biologique québécois, des mesures adaptées au développement du secteur biologique devraient être mises en place rapidement, comme c'est le cas aux États-Unis et en Europe», souhaite Alain Rioux, directeur général de la Filière biologique du Québec. Le Québec est leader en transformation de produits bio au Canada, «ce qui lui confère un avantage stratégique important», souligne la Filière.

Rien de concret à Québec

Le gouvernement Marois prévoit-il un plan d'action pour l'agriculture biologique, dans la foulée de la politique de souveraineté alimentaire? «La mise en valeur des produits biologiques est intégrée dans la politique, a répondu à La Presse Maxime Couture, attaché de presse du ministre de l'Agriculture. C'est une des préoccupations de la table de concertation, qui réunit 22acteurs clés du secteur bioalimentaire.» Rien de concret n'a toutefois encore été annoncé.

La Filière réclame le retour du Programme d'appui à la conversion à l'agriculture biologique du MAPAQ, qui a connu un vif succès de 2010 à 2012. Une aide financière de 100$ par hectare était offerte aux producteurs de grains, et de 5000$ par hectare aux producteurs de fruits et de légumes, afin de payer une partie des frais inhérents à la transition vers l'agriculture biologique.

À défaut d'appuis au développement du secteur biologique québécois, une situation comme celle vécue en 2011 et au début de 2012 se répétera. La rareté des grains biologiques au Québec et en Amérique du Nord a alors poussé les acheteurs québécois à s'approvisionner en Inde, en Chine et en Europe de l'Est.