Satisfaction du côté patronal et déception chez les travailleurs: la loi spéciale adoptée dans la nuit de lundi pour mettre un terme à la grève dans le secteur industriel, commercial et institutionnel de la construction est loin de faire l'unanimité.

La mine déconfite, le porte-parole de l'Alliance syndicale, Yves Ouellet, s'est adressé aux médias, lundi après-midi à Montréal, se disant extrêmement déçu de la tournure des événements. La loi spéciale brime le droit fondamental des travailleurs à faire la grève, a-t-il rappelé.

Du même souffle, M. Ouellet a dénoncé l'attitude des deux principaux partis d'opposition - le Parti libéral et la Coalition avenir Québec -, qui n'ont, à ses yeux, que repris le discours du patronat lors du débat sur la loi spéciale à l'Assemblée nationale, dimanche.

M. Ouellet a toutefois assuré que les travailleurs respecteront les termes de la loi et se présenteront sur les chantiers de construction, ce mardi matin.

De son côté, l'Association de la construction du Québec s'est faite avare de commentaires depuis l'adoption de la loi spéciale.

Le Conseil du patronat a toutefois pris la parole pour faire part de sa satisfaction et de son grand soulagement.

Son directeur des affaires juridiques, Guy-François Lamy, a notamment déclaré que l'adoption de la loi spéciale permettrait de stopper «l'hémorragie économique» déclenchée depuis le début de la grève générale, il y a deux semaines.

De nouvelles conventions collectives avaient été signées dans les deux secteurs de la construction résidentielle et de la voirie. La loi spéciale ne concerne donc que les 77 000 travailleurs du secteur industriel, commercial et institutionnel qui étaient toujours en arrêt de travail dimanche.