Les limites de la patience du gouvernement se précisent. La première ministre Pauline Marois donne «quelques jours» aux syndicats de la construction et aux patrons pour conclure une entente, à défaut de quoi elle imposera une loi spéciale. Elle souhaite un retour au travail des 175 000 grévistes en début de semaine prochaine.

Alors que la grève en est à son quatrième jour, la ministre du Travail, Agnès Maltais, a rencontré à ses bureaux les représentants des quatre associations patronales jeudi avant-midi. Elle fera de même avec les cinq syndicats de la construction en après-midi.

La rencontre avec la partie patronale a duré une heure. À l'entrée, les patrons se disaient « en mode solution ». Ils ont été tout aussi laconiques à la sortie. « Pour l'instant, nous ne ferons pas de commentaires par respect pour la rencontre qui aura lieu entre Mme Maltais et les gens de l'Alliance syndicale », s'est contenté de dire Michel Giroux, président de l'Association des constructeurs de routes et de grands travaux du Québec.

En entrevue au 98,5 FM juste avant le début de la rencontre entre Mme Maltais et la partie patronale, Pauline Marois a indiqué que les parties « ont intérêt à régler vite ». Elle a réitéré qu'une loi spéciale n'est pas le scénario « souhaité » par le gouvernement, mais qu'elle serait nécessaire si la grève perdure. 

« On ne va pas accepter que la situation dure longtemps. Ils ont quelques jours pour régler », a dit la première ministre.

« Les gens aux tables de négociation doivent comprendre qu'on ne peut accepter que tout un secteur économique comme celui de la construction soit bloqué pendant des jours », a-t-elle ajouté. 

Agnès Maltais « leur demande de revenir à la table et de négocier avec diligence pour qu'au début de la semaine prochaine, on puisse les voir retourner au travail et qu'on ait une entente ». 

Pauline Marois envisage d'intervenir directement dans le conflit s'il n'y a pas de progrès. « Je vais voir quel est l'état d'esprit des gens. S'il faut que je m'en mêle, je m'en mêlerai. Il est possible de pouvoir échanger avec certains des représentants de ces grands groupes », a-t-elle souligné.

Selon elle, les parties « sont près d'une entente. Il y a deux ou trois éléments majeurs qui bloquent autant du côté patronal que du côté syndical ».

Le gouvernement Marois doit tenir compte du calendrier pour prendre ses décisions. Lundi, c'est la Fête nationale. Et mercredi, Pauline Marois doit s'envoler pour le Mexique afin de mener une mission économique. Son retour est prévu le samedi 29 juin.