Les candidats à la mairie de Montréal ont officiellement ouvert les hostilités vendredi, jour 1 de la campagne électorale. Tandis que Denis Coderre présentait les «grandes orientations» de son programme lors de son premier rassemblement, Richard Bergeron s'est présenté comme le champion de l'intégrité. Marcel Côté a rappelé aux Montréalais qu'il leur offrira des «réformes en profondeur». Mélanie Joly, pour sa part, se dit la seule garante du «vrai changement». Les rôles sont distribués jusqu'au 3 novembre.

Denis Coderre: «On a besoin d'un maire fort»

Devant un auditoire de plus d'un millier de personnes, Denis Coderre a lancé sa campagne électorale à la TOHU, vendredi soir. L'ancien député libéral a jonglé avec nombre de promesses pour la métropole, axées sur «l'intégrité, l'efficacité, la créativité» et le développement social, prophétisant «le renouveau de Montréal».

«Partout on m'a dit: "On a besoin d'un maire fort." Nous allons nettoyer l'hôtel de ville une bonne fois pour toutes», a lancé d'emblée M. Coderre.

Derrière lui s'étaient groupés les 90 candidats de son équipe, dont 14 nouvelles figures venant de s'y greffer.

Le candidat a évoqué la création d'un poste d'inspecteur général «complètement indépendant» afin de contrôler les contrats municipaux «avant, pendant et après» leur octroi. La traçabilité de l'ensemble des décisions et le renforcement des moyens fournis aux policiers luttant contre la corruption ont aussi été cités.

«Ville intelligente»

Second cheval de bataille: l'émergence d'une «ville intelligente», en phase avec les technologies de l'information. «On veut créer un lien direct entre le citoyen et la Ville en donnant des accès au réseau wi-fi partout», a-t-il proposé. Les transports seraient les premiers concernés. «On va revoir toute la gestion du stationnement», a aussi promis M. Coderre.

Côté culture et tourisme, le prétendant à la mairie souhaite notamment «redonner les berges du Vieux-Port» aux citoyens et y créer une zone franche pour favoriser le développement touristique et économique de la zone.

Enfin, il envisage de créer un poste au comité exécutif pour le logement social et la lutte contre l'itinérance.

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Le candidat à la mairie de Montréal Denis Coderre.

Richard Bergeron: intégrité, accès au fleuve et tramway

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a marqué le début officiel de la campagne électorale avec deux promesses: rouvrir l'accès au fleuve et offrir le tramway aux Montréalais dès 2017.

Projet Montréal, a indiqué son chef, a déjà trouvé ses 103 candidats pour les postes de maire, de maires d'arrondissement et de conseillers. Une soixantaine l'entouraient vendredi pour sa conférence de presse devant l'hôtel de ville. Son équipe, a-t-il assuré, est la seule «à offrir une garantie d'intégrité à 100 %».

Pour le 375e anniversaire de Montréal, en 2017, le chef de Projet Montréal souhaite léguer à la métropole des projets «de nature et de calibre similaires» à ce qui s'est fait en 1967. L'Entrée maritime, d'abord, permettrait l'accès aux berges, créerait un quartier pouvant recevoir plus de 9000 personnes et verrait la construction d'une promenade riveraine de 4 km du pont Jacques-Cartier jusqu'au Vieux-Port. L'investissement de 4 milliards proviendrait des deniers publics et de fonds privés, indique-t-il.

Quant au tramway, il estime réaliste de mettre en activité une première phase «de 10 à 15 km» dès 2017, dont une partie longerait le boulevard René-Lévesque. À plus long terme, les 37,5 km de réseau qu'il souhaite mettre sur pied coûteraient 2 milliards.

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Richard Bergeron

Marcel Côté: «des réformes en profondeur»

Marcel Côté tentera de se faire élire à la mairie en promettant aux Montréalais des réformes «en profondeur» à l'hôtel de ville. Le thème du «changement» sera donc l'idée phare de sa campagne électorale.

«Si on veut construire une ville qu'on aime, une ville où on veut bien vivre, il faut qu'on tourne des pages et, pour tourner des pages, il faut des réformes en profondeur à l'hôtel de ville et des changements dans la façon de se gouverner», a-t-il déclaré vendredi matin lors de sa première activité officielle de campagne au square Victoria, où se tenait la journée En ville sans ma voiture.

Entouré de quelques dizaines de candidats, dont Louise Harel, Marvin Rotrand et Elsie Lefebvre, il a déclaré qu'entre 90 et 95 personnes brigueront un siège aux élections municipales, sur un total de 103.

Il a ajouté que son équipe ne présentera pas de candidat dans l'arrondissement de L'Île-Bizard-Sainte-Geneviève.

Un autre objectif de M. Côté au cours des prochaines semaines sera «de se faire connaître».

«Je suis le candidat dont la notoriété, au départ, était la plus basse, d'où l'importance des pancartes.»

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Mélanie Joly: une équipe à faire connaître

Mélanie Joly, qui a officiellement déposé son bulletin de candidature à la mairie de Montréal dès 9 h vendredi matin, souhaite maintenant mieux faire connaître ses candidats. Une quarantaine ont déjà été présentés aux médias.

«On va avoir une excellente équipe. On travaille comme des fous depuis le 17 juin. On a un très bon programme, des idées extraordinaires, l'objectif est que les Montréalais nous découvrent davantage.»

L'avocate de 34 ans promet notamment la mise sur pied de 130 km de voies réservées, des mesures pour retenir 30 000 familles à Montréal et l'amnistie aux entreprises épinglées pour collusion et corruption en échange d'une indemnisation.

Pour faire de Montréal la ville offrant «la meilleure qualité de vie au monde», elle a annoncé cette semaine la piétonnisation de la rue Sainte-Catherine au centre-ville l'été, la plantation de 300 000 arbres, la transformation du silo no 5 en «YouTube géant» et l'aménagement de plages.

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