L'enquête préliminaire de Richard Henry Bain en lien avec l'attentat mortel du Metropolis se déroulera sous ordonnance de non-publication totale, a tranché le juge Pierre Labelle, vendredi matin.

Le juge Labelle a même imposé une ordonnance de non-publication sur son jugement de non-publication. Il a aussi étendu l'ordonnance aux «observations et informations.» Ce qui fait en sorte que les médias ne peuvent plus rien dire. Du jamais vu, selon Me Mark Bantey, qui représente plusieurs médias, dont La Presse.

Richard Henry Bain fait face à 16 accusations, dont meurtre, tentatives de meurtre et incendies criminels. L'événement est survenu le soir du 4 septembre, alors que le Parti Québécois s'apprêtait à célébrer sa victoire électorale au Metropolis, rue Sainte-Catherine. Le technicien de scène Denis Blanchette a été tué et son collègue, Dave Courage, a été gravement blessé.

M. Bain subira éventuellement un procès devant jury. Pour le moment, c'est son enquête préliminaire. L'homme de 62 ans se défend seul, car il dit ne pas avoir d'argent pour embaucher un avocat. L'aide juridique estime qu'il n'est pas admissible à l'aide gouvernementale. Son enquête préliminaire a commencé le 2 mai, et se déroulera par à-coups, d'ici la fin juin. Me Éliane Perreault a demandé une ordonnance de non-publication au début de l'exercice, la semaine dernière. M. Bain, lui, n'en voulait absolument pas d'ordonnance. La loi fait en sorte que si l'accusé demande une ordonnance de non-publication à l'enquête préliminaire, le juge est obligé de l'imposer. Quand c'est la Couronne, il revient au juge de décider. Vendredi dernier, le juge Labelle avait mis sa décision en délibéré jusqu'à ce matin. Son ordonnance va au-delà de la demande de la Couronne. Les médias pourraient aller en appel de cette décision.