Règlement de comptes, conflit entre clans ou purge interne, toutes les hypothèses demeurent ouvertes pour expliquer la tentative de meurtre survenue il y a une semaine, en plein jour, dans un quartier résidentiel de Rivière-des-Prairies.

Vers 17 h 40, Claudio Marco Campellone, 22 ans, venait de sortir de sa voiture lorsqu'un ou des individus ont ouvert le feu en sa direction, à l'angle du boulevard Maurice-Duplessis et de la rue Pierre-Baillargeon. Pendant que plusieurs citoyens composaient le 911, la victime a pris la fuite vers l'hôpital Santa-Cabrini, où les policiers ont retrouvé son véhicule, une Audi affichant un impact de projectile. Ils ont ensuite retracé aux urgences le jeune homme, qui a toutefois refusé de collaborer avec eux. Campellone a été atteint à un bras et transféré dans un autre hôpital durant la nuit. Les enquêteurs se sont rendus à l'endroit où les coups de feu avaient été tirés et ont découvert un autre impact de balle dans un immeuble à logements situé tout près.

Campellone est connu des policiers. Le jeune homme a quelques causes pendantes. Quelques jours à peine avant d'être la cible d'un tireur samedi dernier, il a comparu relativement à des accusations de trafic de stupéfiants, et a été libéré sous conditions dans l'attente de la suite des procédures.

Le 6 décembre 2011, il a été arrêté en compagnie de son frère lors du démantèlement d'un réseau de trafic de cocaïne par les enquêteurs de la Division du crime organisé du SPVM, dans le cadre d'une opération baptisée Abduction.

Selon la police, le réseau aurait écoulé jusqu'à sept kilos de cocaïne par semaine dans le secteur Rivière-des-Prairies. D'après nos sources, ce réseau, apparemment dirigé par Emanuele Padula, aurait agi avec la bénédiction de l'ex-chef de clan de la mafia Giuseppe De Vito, alias Ponytail, qui sévissait autrefois sur ce quartier du nord-est de Montréal.

De Vito, qui purgeait une peine de 15 ans de prison imposée dans la foulée de l'opération Colisée, est mort dans sa cellule en juillet dernier, visiblement de causes naturelles même si les résultats de l'autopsie ne sont toujours pas connus. Selon la police, De Vito aurait fait partie de l'alliance de chefs de clan qui a tenté de causer la chute des Rizzuto en 2010-2011. Des sources affirment qu'un autre individu relié au parrain Vito Rizzuto lui aurait succédé dans son fief.

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