Un an après avoir franchi les chutes du Niagara, le funambule américain Nik Wallenda tentera dimanche la folle traversée du Grand Canyon sur un fil tendu à 450 mètres de hauteur, plus haut que la Tour Eiffel, sans filet ni harnais de sécurité.

L'événement, prévu à 17H00 (20 h au Québec, dimanche), sera retransmis à la télévision et sur internet avec un décalage de plusieurs secondes de façon à pouvoir interrompre la diffusion en cas de catastrophe.

Contrairement à son exploit au-dessus des chutes du Niagara, quand son sponsor télévisuel avait exigé un harnais, rien cette fois ne rattachera Nik Wallenda au câble tendu entre deux falaises, à la verticale de la Little Colorado River Gorge, dans l'Arizona.

Équipé de caméras qui permettront aux internautes de sélectionner la vue depuis sa poitrine ou ses pieds, l'équilibriste devra résister à une chaleur de 40 degrés et aux rafales de vent, sur une distance d'environ 400 mètres.

«Je n'ai pas peur de la mort», a-t-il assuré à l'AFP à quelques jours de l'échéance, tout en précisant qu'il préfèrerait mourir centenaire, «dans un lit à côté de ma femme». Pendant les 25 minutes de la traversée des chutes du Niagara, le très croyant Nik Wallenda priait à haute voix.

«J'ai confiance dans mes capacités. Mais c'est au mental que je dois faire très attention. C'est un grand défi de participer à un événement comme celui-ci, c'est mondial, et cela a vraiment une influence sur mon mental», explique-t-il.

Le casse-cou de 34 ans marche sur des fils depuis qu'il a deux ans, une tradition familiale depuis sept générations. Son grand-père en est mort à 73 ans, en 1978, après une chute à Porto Rico. Un de ses aïeuls a aussi été tué après avoir rebondi sur un filet de sécurité, dans le vide --un accident qui montre, selon Wallenda, que la sécurité réside d'abord dans l'entraînement et la préparation.

Ses trois enfants en spectateurs

Comme d'habitude, il enfilera des mocassins en cuir souple fabriqués par sa mère, et au travers desquels ses pieds épouseront la forme du câble.

En 2001, il décroche son premier record du monde en participant à une pyramide de huit personnes sur un fil au Japon. En 2008, pour une émission de télévision, il parcourt en vélo un câble tendu entre une grue et le toit d'un immeuble à Newark, près de New York. Niagara fut son septième record du monde.

«C'est extrêmement lucratif, plus que je n'en ai jamais rêvé. L'université des enfants est payée et j'économise pour ma retraite», se félicite l'acrobate, qui ne révèle pas le montant de son contrat avec la chaîne américaine Discovery.

Internet et les nouvelles technologies lui permettent de diffuser ses exploits en direct auprès de millions de spectateurs, et de relancer cet art du cirque un temps menacé de déclin.

Après le Grand Canyon, Nik Wallenda entend continuer jusqu'à 50 ans: «les Pyramides d'Égypte, la Tour Eiffel. Il y a plein d'endroits à travers le monde où je voudrais marcher».

Il se compare volontiers au Français Philippe Petit, qui avait marché sans autorisation entre les tours jumelles de New York en 1974.

Basé en Floride, l'aventurier rend également grâce à sa famille. Ses trois enfants, âgés de 15, 12 et 10 ans, assisteront à sa traversée de dimanche. Tous sont funambules, mais aucun ne prévoit, pour l'instant, d'en faire une carrière.