Malgré les accusations de gangstérisme portées contre lui en regard de son administration de la Ville de Laval pendant 23 ans, l'ex-maire Gilles Vaillancourt a tenté de s'immiscer dans l'actuelle campagne électorale, a appris La Presse.

M. Vaillancourt a offert son aide avec insistance à la candidate Claire Le Bel, chef du parti Option Laval, en août dernier, peu de temps avant le déclenchement officiel des élections. Il avait notamment été question d'une aide en matière de financement électoral. L'offre a été faite lors d'une rencontre en personne. Mme Le Bel était accompagnée d'au moins une personne de son entourage.

La conversation a été enregistrée. Radio-Canada en a une copie. On peut y entendre Gilles Vaillancourt affirmer à Mme Lebel qu'il fera «trois ou quatre appels pour que les gars t'aident un peu». «Si vous avez besoin de moi, je serai capable de vous aider très discrètement, sans surtout le faire savoir à personne», a expliqué Gilles Vaillancourt.

Claire Le Bel «a rejeté vigoureusement» la proposition de son ancien chef de parti, a confirmé à La Presse, l'attaché de presse de Mme Le Bel, Guillaume Houle.  «Elle était étonnée et choquée», a-t-il ajouté.

Mme Le Bel a rencontré des policiers de l'escouade Marteau de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) à la suite de cet événement. Elle a remis la bande sonore aux policiers. Aucune plainte formelle n'a été déposée pour l'instant, a précisé M. Houle.

Il a été impossible de parler à Mme Le Bel lundi matin. Une conférence de presse est prévue demain, à 10 h.

Gilles Vaillancourt a démissionné de ses fonctions le 9 novembre 2012 sous la pression des scandales et des perquisitions policières à l'hôtel de ville ainsi qu'à sa résidence. Dans les mois suivants, on reconnaissait à l'Hôtel de Ville que l'ex-maire avait eu du mal à prendre ses distances et avait décroché le téléphone plus d'une fois.

Le 9 mai dernier, M. Vaillancourt a été arrêté et accusé d'avoir été à la tête d'une organisation criminelle.

Selon ce que rapporte Radio-Canada, Gilles Vaillancourt a affirmé à Mme Lebel qu'«un autre système» est déjà en place, à Laval.

La Presse a tenté de joindre Gilles Vaillancourt par l'intermédiaire de son avocate.