La plus importante organisation canadienne d'étudiants demande au gouvernement fédéral de financer l'éducation post-secondaire de la même façon que la santé, par des transferts aux provinces, et d'enchâsser formellement cette contribution dans une loi.

La Fédération canadienne des étudiants (FCE, hors Québec) demande un projet de loi sur l'éducation post-secondaire qui donnerait au fédéral un rôle accru dans un domaine de compétence provinciale. L'organisation étudiante affirme qu'Ottawa devrait réaffecter l'argent de programmes tels que les régimes enregistrés d'épargne-études dans un transfert annuel aux provinces de 3,3 milliards $, afin que l'éducation post-secondaire soit gratuite.

La fédération affirme que les fonds existants et les programmes d'épargne-études n'aident pas les étudiants à faibles revenus à payer pour leur éducation, alors que les jeunes doivent affronter des taux de chômage plus élevés et des dettes d'études souvent importantes.

La FCE, qui représente plus d'un demi-million d'étudiants dans plus de 80 universités et collèges hors Québec (sauf Dawson), a tenu la semaine dernière une «semaine de pression» auprès des libéraux fédéraux afin qu'ils incluent le financement de l'éducation dans leur premier budget, déposé dans quelques semaines. Cette «semaine de pression» sera suivie par une autre semaine de lobbying étudiant à la fin du mois.

L'Alliance canadienne d'associations étudiantes (21 associations hors Québec représentant plus de 250 000 étudiants) va aussi faire du lobbying auprès des parlementaires pour s'assurer que les libéraux donnent suite à leurs engagements électoraux - aider les étudiants, financer la recherche et l'innovation, et réduire le chômage chez les jeunes.

Ce n'est pas la première fois que les étudiants demandent un rôle accru du fédéral dans un champ de compétence provinciale. Ils croient cependant trouver une oreille plus attentive auprès du gouvernement libéral actuel, qui a obtenu un appui important de la jeunesse canadienne lors du dernier scrutin.

Les libéraux avaient en effet promis de créer une stratégie «emplois jeunesse» de 300 millions $, afin de lutter contre un taux de chômage de 13 pour cent chez les jeunes, soit près du double de la moyenne nationale. Ils ont aussi promis de hausser la valeur des bourses non remboursables et d'en réduire les critères d'admissibilité (750 millions $) et de suspendre le remboursement des prêts étudiants jusqu'à ce que le finissant touche un salaire d'au moins 25 000 $ par année.

L'Alliance canadienne d'associations étudiantes souhaiterait que ce seuil soit porté à 30 000 $ par année.

En 2014-2015, 33,6 millions $ de dettes étudiantes ont été jugées irrécupérables et finalement annulées pour cause de faillite personnelle, contre 244 676 $ en 2010-2011, selon les chiffres du ministère fédéral de l'Emploi et du Développement social, obtenus grâce à la Loi sur l'accès à l'information.

L'an dernier, le nombre d'étudiants canadiens qui avaient obtenu un prêt et qui ont plus tard déclaré faillite a atteint un niveau jamais vu en 10 ans, à 6050, soit plus du double de 2014, l'ancien record.