En 2012, 272 armes de toutes sortes, dont 23 carabines ou fusils, ont été trouvées dans les écoles primaires, secondaires, les cégeps et les universités du Québec. Du nombre, 65armes ont été découvertes dans des établissements de Montréal.

C'est ce qui ressort de données transmises à La Presse par le ministère de la Sécurité publique - qui comptabilise les armes trouvées sur les lieux d'une infraction criminelle dans les écoles - et par la Sûreté du Québec.

Quelles sont les armes les plus répandues dans les écoles? Pour celles de Montréal, impossible de le savoir, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ayant opposé un refus net de transmettre quelque donnée que ce soit - la donnée brute de 65 armes émanant de la Sécurité publique.

Une quarantaine de couteaux saisis chaque année

Pour ce qui est du territoire couvert par la Sûreté du Québec (qui exclut notamment Montréal, Laval et Québec), ce sont les couteaux qui sont le plus souvent saisis par les policiers.

Bon an, mal an, les agents de la Sûreté du Québec en trouvent une quarantaine. Suit la catégorie «carabines ou fusils»: la SQ en a compté 30 en 2011-2012 et 23 en 2012-2013.

Les armes saisies le sont presque toutes dans les écoles primaires et secondaires, et très peu au cégep et dans les universités.

Comme le précise Benoit Richard, agent d'information à la Sûreté du Québec, les armes n'ont pas nécessairement été saisies pendant les heures de classe.

La SQ est très consciente du problème et se dit très présente dans les écoles. «L'an dernier, nous avons passé un total de 50 000 heures dans les écoles; 98 policiers ont été libérés à temps plein ou à temps partiel pour y travailler, que ce soit pour répondre à des urgences, faire de la prévention ou à des fins d'enquête.»

Inquiétude chez les enseignants

Manon Bernard, présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement, se montre inquiète. «On demande depuis 2008 au gouvernement un portrait global de la situation», dénonce-t-elle, ajoutant que Québec vient tout juste de demander à une chercheuse de se pencher là-dessus.

Ces derniers temps, ajoute-t-elle, il a beaucoup été question d'intimidation, mais trop peu des armes en circulation.

«Il en va de la sécurité des élèves et de celle des enseignants», plaide-t-elle.

Égide Royer, professeur à la Faculté des sciences de l'éducation à l'Université Laval et codirecteur de l'Observatoire canadien pour la prévention de la violence à l'école, souligne que des incidents impliquant des armes à l'école surviennent de temps en temps, mais qu'il faut garder les choses en perspective.

«Ça n'a rien à voir avec ce qui se vit aux États-Unis, où des détecteurs de métal sont installés un peu partout», dit-il.

«À Montréal, il y a eu Polytechnique, il y a eu Dawson. Des tremblements de terre, des événements terribles. Dans le domaine des assurances, on appelle cela des «Acts of God». T'auras beau mettre des paratonnerres partout, de tels événements isolés risqueront toujours d'arriver, de manière épisodique.»

M. Royer rappelle que les directions d'école sont de mieux en mieux outillées, que des protocoles sont en place et que les policiers font beaucoup de prévention.

- Avec William Leclerc