Après le travail des pompiers puis celui du conducteur du train, voilà que la Montreal Maine and Atlantic (MMA) pointe maintenant un nouveau responsable du déraillement du train à Lac-Mégantic qui a tué 47 personnes le 6 juillet dernier: un piston défectueux.

Dans une entrevue accordée au quotidien Globe and Mail, le président de MMA Ed Burkhard a soutenu qu'un piston du moteur de la locomotive aurait entraîné des fuites de carburant et causé l'incendie.

Vers minuit le soir du drame, les pompiers ont éteint un feu pris sur la locomotive arrêtée à Nantes. Le moteur a été éteint, ce qui a désactivé le frein hydraulique. 

Un répartiteur de Farham a ensuite envoyé un employé de la MMA sur place. L'émission J.E. de TVA a révélé vendredi soir que cet homme n'avait aucune expertise en ce qui concerne les locomotives.

Au lendemain de la tragédie, M. Burkardt avait accusé le conducteur de la locomotive, Tom Harding, de ne pas avoir appliqué correctement les freins à main.

Thomas Walsh, l'avocat M. Harding, a indiqué à La Presse que son client a été troublé par les dernières révélations de M. Burkardt au sujet du piston défectueux.

M. Harding avait remarqué de la fumée s'échappant du moteur à son arrivée à Nantes et avait informé un répartiteur du Maine, a affirmé Me Walsh. M. Burkardt a déclaré que le moteur aurait dû être éteint aussitôt, ce qui met à nouveau en cause les décisions de M. Harding et des répartiteurs.

«Ce qui me désole c'est que Burkardt saute sur la moindre occasion pour incriminer mon client et pour l'identifier comme le méchant», a déploré Me Walsh.

De son côté, le Bureau de la sécurité des Transports qui mène sa propre enquête a précisé à La Presse vendredi que tous les éléments qui ont mené à cette tragédie étaient analysés, notamment ce qui a pu causer l'incendie. Le bureau a refusé de confirmer la thèse du piston.

Aucune accusation n'a été déposée contre M. Harding, à ce jour. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales attend toujours le rapport d'enquête de la Sûreté du Québec avant de porter des accusations.

M. Burkardt n'a pas rappelé La Presse.M. Burkardt n'a pas rappelé La Presse.