La Sûreté du Québec procède à son tour à une analyse exhaustive des boîtes noires de la locomotive du train de la Montreal, Maine and Atlantic Railway (MMA) qui est à l'origine de la catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic.

Le Bureau de la sécurité des transports (BST) avait déjà analysé leur contenu pour son enquête sur les causes du déraillement mais la Sûreté, elle, procède à un examen dans le cadre d'une enquête criminelle. Les boîtes noires ont été extraites des locomotives vendredi soir, ont été expédiées aux États-Unis sous la garde de la GRC pour analyse par les autorités américaines et aussitôt ramenées au Québec.

La tragédie ferroviaire a fait 47 victimes mais les corps de cinq d'entre elles n'avaient toujours pas été retrouvés lundi.

En contrepartie, six des dépouilles récupérées avaient été identifiées, portant le total des personnes identifiées à 28.

La SQ se dit confiante de localiser éventuellement les cinq cadavres qui se trouvent toujours dans les ruines du centre-ville de la petite municipalité estrienne.

Les équipes s'affairent prioritairement à dégager les wagons qui sont toujours sur place, à les décontaminer et à les déchiqueter.

Le travail est plutôt complexe en raison de la fragilité des débris. Certains wagons ont même été ensevelis sous la force de l'impact.

5,7 millions de litres dans l'environnement

D'autre part, le ministère de l'Environnement évalue à 5,7 millions de litres la quantité de pétrole brut léger qui a été déversée dans l'environnement, sur un total de 7,2 millions que comptaient les 72 wagons du train de la MMA (soit 100 000 litres par wagon).

Lors du déraillement, neuf wagons ont conservé l'ensemble de leur contenu, soit 900 000 litres. Depuis l'accident, 43 wagons ont été déplacés et vidés de leur contenu, ce qui a permis de récupérer plus de 600 000 litres de pétrole résiduel.

«Le ministère estime donc que près de 5,7 millions de litres de pétrole brut ont été déversés dans l'environnement, affectant l'air, l'eau et le sol. Les opérations de récupération se poursuivent», peut-on lire dans un communiqué diffusé lundi.

À Lac-Mégantic, des évaluations faites le 19 juillet indiquent qu'environ 9,15 millions de litres d'eau huileuse ont été récupérés. Ces eaux sont composées d'environ 5 pour cent de pétrole, ce qui signifie qu'un volume approximatif de 457 500 litres de pétrole a été récupéré jusqu'à maintenant.

De plus, toutes les flaques d'hydrocarbures sur le lac Mégantic ont été récupérées, selon le ministère.

Dans la rivière Chaudière, on estime qu'environ 51 200 litres d'eau huileuse ont pu être pompés et retirés de l'environnement. Le ministère précise qu'un plan de traitement du rivage est en cours d'élaboration et que des tests devaient être effectués lundi afin d'évaluer diverses méthodes de récupération des hydrocarbures.

Toujours selon le ministère, une observation aérienne effectuée le 21 juillet n'a révélé aucune trace d'hydrocarbures sur la rivière, et les points d'accumulation sporadique observés la semaine dernière ont disparu.