Tom Harding, le conducteur du convoi qui a déraillé et explosé au centre-ville de Lac-Mégantic dans la nuit du 6 juillet, est complètement «dévasté» par la tragédie, a déclaré son avocat, mardi.

L'employé de la Montreal, Maine and Atlantic (MMA) n'a pas été vu en public depuis la catastrophe.

Son avocat, Tom Walsh, a affirmé qu'il avait suivi ses conseils en se réfugiant à un endroit tenu secret situé au Québec, afin d'éviter la horde de journalistes qui assiègent sa résidence dans les Cantons-de-l'Est.

Me Walsh a révélé qu'il souhaitait que le conducteur obtienne de l'aide psychologique.

Il a ajouté que les 10 derniers jours avaient été difficiles pour toutes les personnes touchées par le déraillement du train, y compris pour son client, qui était à la barre du convoi quelques heures avant qu'il ne détruise une partie de Lac-Mégantic.

«J'ai utilisé le mot «dévasté» et je crois que c'est le bon mot. Il est très déprimé, a déclaré l'avocat depuis son bureau situé à Sherbrooke. Nous tentons de lui organiser une rencontre avec un professionnel de la santé.»

Le rôle de Tom Harding dans la catastrophe est l'un des éléments les plus importants de l'affaire. La MMA l'a d'abord qualifié de héros, avant de le suspendre en raison de sa présumée responsabilité dans la tragédie.

Il a aussi été désigné comme l'un des défendeurs dans une tentative de recours collectif.

Les enquêteurs se demandent notamment si le conducteur a actionné un nombre adéquat de freins à main avant de terminer son quart de travail le soir du drame.

Me Tom Walsh a affirmé que M. Harding collaboration avec les autorités et qu'il leur avait donné sa version des faits.

«Il a été longuement interrogé par la Sûreté du Québec et par les enquêteurs de Transports Canada la semaine dernière», a-t-il révélé.

L'avocat a précisé que son client n'avait pas été arrêté et qu'aucune accusation n'avait été déposée contre lui, ce qui veut dire qu'il ne fait l'objet d'aucune restriction sur le plan légal.

Edward Burkhardt, le président du conseil de la société mère de la MMA, avait déclaré aux journalistes il y a une semaine que le conducteur était sous surveillance policière parce qu'il faisait l'objet d'une enquête criminelle.

«Ce n'est absolument pas le cas, a assuré Me Walsh. Il parle à travers son chapeau.»

L'avocat a indiqué que Tom Harding recevait du soutien de la part de ses proches et de son syndicat, mais pas de son employeur.

«À ma connaissance, il n'a aucune aide de la compagnie. Au contraire, le président l'accuse d'être responsable de la catastrophe.»

Me Walsh a refusé de commenter la nouvelle selon laquelle son client aurait été suspendu. Il y a une semaine, M. Burkhardt avait annoncé que l'entreprise avait suspendu le conducteur et que ce dernier ne travaillerait probablement plus jamais pour la MMA.

«Selon moi, ça ressemble davantage à un licenciement», a déclaré l'avocat.

Le 5 juillet, M. Harding a fini de travailler et quitté le train à Nantes pour aller dormir dans un hôtel local peu avant que le convoi ne fonce vers Lac-Mégantic et déraille, provoquant des explosions et un incendie qui ont fait environ 50 morts.

Tom Walsh, un avocat de Sherbrooke, a affirmé qu'il avait été embauché par la famille Harding la semaine dernière. Il a indiqué que son mandat pour le moment était de servir d'intermédiaire entre son client et les autorités.